Depuis le 4 mars, la plupart des services de l'Hôpital Nord de Clermont-Ferrand sont en grève pour protester contre le manque de personnel et obtenir plus de postes. Des grilles de l'entrée aux fenêtres des étages, on voit pendre de nombreux draps servant de banderoles où l'on peut lire : « En grève ; l'hôpital en souffrance ; aidez-nous à le soigner. »

Situé dans la banlieue nord de la ville, cet établissement accueille essentiellement des personnes âgées, souvent fortement handicapées, qui restent dans les services de long séjour jusqu'à la fin de leur vie.

Leur état nécessite donc des soins longs, notamment pour la toilette et les repas. Or le manque criant de personnel empêche de prodiguer convenablement les soins et l'attention nécessaires à cette catégorie de patients, chacun nécessitant plus de temps.

Dans les conditions actuelles de travail, c'est absolument impossible. Ainsi les malades, les handicapés, les vieillards sont laissés à eux-mêmes de longues heures, sans être changés, sans que personne ne vienne dans leur chambre, malgré leurs appels et leurs cris. Aides-soignantes et infirmières s'épuisent à courir dans les couloirs, sans pouvoir satisfaire les besoins des patients. D'où des situations inacceptables, comme des personnes alitées en permanence privées de douche pendant trois semaines, ou encore le manque de gants pour faire une simple toilette. Dans plusieurs services, il y a trois infirmières alors qu'il en faudrait six. C'est bien sûr la conséquence d'un sous-effectif permanent, qui provoque des surcharges de travail devenues tellement insupportables que la colère générale a éclaté. Cela s'était déjà produit il y a quelques années, pour les mêmes causes, avec une grève qui avait duré plusieurs semaines pour obtenir aussi des postes supplémentaires.

À l'appel de l'intersyndicale CGT-FO-SUD-UNSA, le personnel s'est réuni à maintes reprises en assemblée générale. Il a exigé que la direction générale du CHU vienne sur place, alors que les bureaux sont dans un autre site du CHU, à une dizaine de kilomètres.

La direction est en effet venue pour annoncer quelques concessions : trois infirmières de plus. Cela est jugé par tous notoirement insuffisant car c'est vingt postes qu'il faudrait. Et tout de suite, et non pas de simples promesses pour 2013 ou 2014.

Les grévistes restent mobilisés, multipliant les actions auprès des médias et du public. Ils font signer aux familles une pétition de soutien et ont distribué des tracts à la population de Cébazat, la ville où est situé cet hôpital. La lutte se poursuit, en attendant la prochaine assemblée générale prévue jeudi 24 mars.