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- Lutte ouvrière n°2225
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Leur société
Sarkozy « chef de guerre » : La gauche de gouvernement aux ordres
Il n'est pas facile de démêler le faisceau de raisons qui ont poussé Sarkozy et son équipe à militer pour l'intervention militaire en Libye, jusqu'à faire tout ce qu'il fallait pour en endosser la responsabilité première.
Au-delà de la préservation de l'ordre impérialiste, au-delà même de la défense des intérêts des industriels français dans cette partie du monde, il apparaît que c'est aussi lui-même, sa « stature » et son image que Sarkozy cherche à défendre dans cette sinistre affaire. Une bonne guerre, aisément gagnée, une « juste cause », une forêt de micros tendus par toutes les télévisions du monde, quoi de mieux en effet pour redonner un certain lustre à un politicien en perte de vitesse ? Cela ne serait que ridicule s'il n'y avait pas des gens sous les bombes.
Pourtant la quasi-totalité des médias a aussitôt sorti des placards ses spécialistes de la chose militaire et entonné les louanges de « nos » avions, « nos » bateaux, « nos » missiles et, surtout, « nos » dirigeants. La guerre étant déclarée et effective, Kadhafi, récemment passé du statut de chef d'État et client à celui de dictateur, est désormais qualifié de « mégalomane », « bédouin rusé », etc.
Encore les journalistes guerriers ont-ils, pour servir de choeur antique à Sarkozy, l'excuse d'être payés à la ligne. Mais que dire du ralliement immédiat et béat des partis de la gauche gouvernementale (à l'exception du PCF qui a quand même exprimé « ses inquiétudes ») ? De Hamon à Aubry en passant par Lang et Fabius, tous les dirigeants socialistes ont en effet tenu a apporter leur soutien à la politique guerrière de Sarkozy et à la rhétorique de Juppé. Mélenchon et les Verts leur ont aussitôt emboîté le pas (cadencé).
Que les politiciens socialistes se chargent de défendre les intérêts des capitalistes français, y compris par l'intervention armée, ne surprend personne. Ils ont fait, et même commandé, toutes les sales guerres de l'impérialisme français, de l'Algérie au Rwanda. Le ralliement immédiat de Mélenchon mesure le crédit qu'on peut accorder à ses discours « radicaux ». Quant aux Verts, leur conformisme augmente à mesure que se rapproche la perspective de gouverner.
Les discours sur la sauvegarde de la population libyenne face à un dictateur servent de justification à cette nouvelle aventure militaire. Mais ils ne sont pas plus crédibles dans la bouche de la gauche gouvernementale que dans celle de Sarkozy.