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Leur société
Soins dentaires : envie de mordre
C’était une des nombreuses promesses du candidat Macron en 2017 : « Aucun Français ne renoncera aux soins pour des raisons financières », promesse assortie du serment d’un « reste à charge zéro » tant sur les lunettes que sur les prothèses dentaires et auditives à l’horizon 2022.
Au 1er janvier 2020, à grand renfort de publicité, le « 100 % santé dentaire » était mis en place. Il prétend permettre le remboursement des consultations et des soins pratiqués par le dentiste, ainsi que le remboursement de prothèses dentaires. Attention, toutes les prothèses ne sont pas remboursées : celles en céramique ne le sont que pour les dents du sourire, celles de devant ; et pour les molaires, il faut se contenter de prothèses en métal. Quant aux implants, il n’est même pas question d’y penser.
Mais surtout, l’appellation « 100 % santé dentaire » est un véritable mensonge puisque l’Assurance maladie ne rembourse que 70 % de la facture, les 30 % restants étant à la charge de la mutuelle ou de la complémentaire santé. Mais plus de 2,5 millions d’assurés n’ont pas de mutuelle, autant de personnes qui, majoritairement, renoncent aux soins, notamment aux soins dentaires.
Depuis le 1er octobre, c’est pire encore. Comme annoncé au mois de juin dernier, les consultations et les soins chez le dentiste ne sont plus remboursés par l’Assurance maladie qu’à hauteur de 65 ou 55 % du tarif conventionnel, au lieu de 70 %. Le reste à charge passe donc de 30 % à 35-45 % qui doivent être compensés par les complémentaires santé.
Le scénario est écrit d’avance. Le tarif des cotisations pour les mutuelles va encore subir une hausse, le nombre de personnes ne pouvant plus payer va augmenter, et donc le nombre de ceux qui renonceront aux soins.
À la clé, avec cette nouvelle donne, l’Assurance maladie devrait économiser 500 millions d’euros. Non content d’oser affirmer que cette somme sera utilisée pour faire de la prévention afin d’aller vers une « génération sans carie », l’État se félicite de cette économie sous prétexte d’un déficit de 21 milliards d’euros de la branche malade de la Sécurité sociale en 2022.
500 millions d’euros… Même pas le vingtième des bénéfices ramassés par le seul Sanofi en 2022, une goutte d’eau dans l’océan des profits des industriels de la santé.