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SNCF Loire Océan : on n’est pas volontaires !
Le conseil régional des Pays de la Loire, dirigé par une majorité LR, a décidé l’ouverture à la concurrence à partir de 2024 d’une partie des lignes ferroviaires de la région transportant des voyageurs.
Le transport de marchandises sur rail, lui, avait été ouvert à la concurrence par le gouvernement Jospin de « gauche plurielle » et son ministre des Transports du PCF. Il avait à l’époque permis la mise en application du décret, décidé par le gouvernement de droite précédent, autorisant sa privatisation.
Sur la région, c’est la filiale SNCF Voyageurs Loire Océan qui a été choisie, avec une promesse d’économies de 33 % et d’un quart de trains supplémentaires sur certaines lignes. Derrière ces chiffres, la réalité pour les travailleurs du rail est brutale. La direction de la SNCF, après avoir expliqué dans un premier temps qu’elle était à la recherche de volontaires pour faire fonctionner sa filiale, pourrait ensuite obliger certains cheminots à y travailler si elle ne trouve pas assez de monde, comme le lui permet une loi passée en 2018 par le gouvernement de Macron. De plus, les « volontaires» désignés ainsi pourraient être licenciés s’ils refusaient cette mutation d’office dans la filiale.
Pour le moment, il n’y aurait qu’une vingtaine de volontaires déclarés sur presque 400 recherchés. Certains, même parmi ces volontaires, disent déjà qu’il faudra se préparer à réagir collectivement face à la direction de cette filiale, qui cherchera à faire des économies sur les salaires, notamment avec la suppression de certaines primes. La direction de la SNCF a été interpellée le 20 septembre par une soixantaine de cheminots venus lui demander des explications. Elle n’a donné aucune garantie sur les salaires, ni sur les futures conditions de travail de ceux qui intégreront la filiale.
Les cheminots qui travaillent aux ateliers de maintenance ne croient pas, eux, que la situation va s’améliorer. En effet le manque d’effectif est déjà tellement criant que 17 trains par jour sont actuellement supprimés, prétendument à cause d’animaux traversant les voies. Comme si c’était nouveau ! Mais l’explication est plus simple : il manque une vingtaine de travailleurs pour réparer les trains dans ces ateliers, où les salaires sont au niveau du smic. En effet ceux qui trouvent un emploi mieux payé ailleurs n’hésitent plus à partir. Et c’est bien compréhensible, avec l’inflation que tout le monde connaît.
Alors, malgré les inquiétudes, de nombreux cheminots multiplient les discussions sur le sujet. Pour le moment, les réactions sont variées et le sentiment général n’est pas à la résignation.
La direction, qui s’apprête à envoyer un nouveau courrier à tous ceux concernés par cette ouverture à la concurrence, commence, elle, à sentir que ces désignations d’office ne vont pas passer comme une lettre à la poste.