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Haïti : vers une catastrophe de plus
Le 2 octobre, suite à un vote à l’ONU d’une résolution déposée par les États-Unis et l’Équateur, une force multinationale devrait intervenir en Haïti à partir de janvier 2024. Conduite par le Kenya, financée par les États-Unis, elle est censée mettre fin aux exactions des gangs. Dans La voix des travailleurs, journal de l’Organisation des travailleurs révolutionnaires (UCI-Haïti), l’éditorial de juillet signale déjà la possibilité d’une intervention :
Aux manœuvres dilatoires des classes riches et de leurs alliés, imposons nos propres solutions !
(….) Réuni ce vendredi 14 juillet 2023, le Conseil de sécurité des Nations unies a fait miroiter à nouveau l’idée de l’envoi en Haïti d’une « force armée robuste » en soutien à la Police nationale haïtienne. Elle aurait pour mission de traquer les gangs armés, comme n’a cessé de le réclamer le Premier ministre haïtien depuis plus d’un an.
(...) Il y a un air de déjà-vu, de « bouillon réchauffé » qu’ils proposent de servir à nouveau aux masses populaires. Prolongement des forces de répression de la bourgeoisie et des classes dominantes à l’échelle internationale, aucune force militaire sous le label de quelque chapeau que ce soit ne viendra libérer les masses populaires des griffes de leurs exploiteurs.
Pendant près d’une vingtaine d’années, les soldats américains, français, brésiliens et de plusieurs pays d’Afrique sont restés dans le pays sous la bannière de l’ONU. À leur départ, ils ont laissé un pays exsangue où la misère, l’extrême pauvreté, la violence et l’insécurité, les épidémies ont prospéré.
(…) C’est par le truchement, en effet, des bandes armées légales et illégales que les classes possédantes maintiennent leur domination sur les classes laborieuses. Aux côtés des forces armées régulières, la bourgeoisie et ses sous-fifres se servent des milices, des criminels, des gangsters, des assassins pour briser la résistance de tous celles et ceux qui s’affranchissent de leurs illusions.
Aux problèmes et péripéties de la classe ouvrière et des masses populaires, les classes dominantes d’ici et leurs alliés internationaux n’ont aucune solution à court comme à long terme. Au contraire, tant qu’ils restent aux commandes de cette société, ils ne feront que les empirer. Aux masses exploitées de s’organiser pour débarrasser la société de cette classe parasite et par la même occasion de la débarrasser de la barbarie de l’exploitation de l’homme par l’homme.