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Leur société
Hausse des carburants : mauvais feuilleton
Depuis plusieurs semaines, le gouvernement veut donner l’illusion qu’il agit face à la hausse des prix des carburants. Après la vente à perte, refusée immédiatement par les distributeurs, il s’est rabattu sur la vente à prix coûtant.
Laissée à la bonne ou mauvaise volonté des distributeurs, particulièrement des grands groupes d’hypermarchés pour lesquels le carburant est surtout un produit d’appel, cette mesure n’aura guère d’effet sur les consommateurs.
Le gouvernement a alors proposé un nouveau chèque carburant de 100 euros pour 4,3 millions d’automobilistes, selon ses estimations, qui serait versé courant 2024. Au prix actuel du carburant, cela représente moins de 50 litres d’essence, uniquement pour les plus modestes et uniquement pour se rendre au travail. Tant pis pour ceux qui gagnent un peu plus, tant pis pour les retraités, les mères de famille et les chômeurs. Ou plutôt, du point de vue gouvernemental, tant mieux, puisque cette nouvelle aumône participe de la tentative permanente de division entre les « assistés » et les autres, les retraités et les actifs, les chômeurs et les salariés, etc.
La création d’une mission, chargée d’évaluer les coûts du raffinage, les coûts de transport, de distribution et sur les marges nettes des entreprises, complète le dispositif. Il n’y a pourtant pas besoin de commission spéciale pour savoir où s’envole l’argent volé à la pompe. L’UFIP, organisme qui représente les sociétés pétrolières, explique que les marges des raffineurs sont passées de 18 euros la tonne en 2013 à 101 euros en moyenne sur l’année en 2022. C’est ainsi, entre autres, que le groupe TotalEnergies a réalisé 19 milliards d’euros de bénéfices l’an dernier.
C’est en définitive ce magot-là que le gouvernement cherche à protéger en faisant la danse du ventre devant les pompes.