Aéroport de Roissy : attention, danger !04/10/20232023Journal/medias/journalnumero/images/2023/10/2879.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Aéroport de Roissy : attention, danger !

Sur l’aéroport de Roissy, début septembre, un accident très grave a eu lieu. Dans un terminal désert, la nuit, un salarié a fait une chute de six mètres.

Cet accident aurait pu être mortel. Fatalité ? Au contraire : un salarié de 62 ans, intérimaire chez un sous-traitant d’ADP, une équipe réduite, de nuit, en hauteur, sans matériel… on ne pouvait que redouter l’accident.

La direction d’ADP, donneur d’ordres et donc responsable, se sent obligée maintenant de faire pression sur ses salariés pour qu’ils fassent respecter la sécurité chez les sous-traitants. Quelle hypocrisie ! En fait, c’est tout ce système de sous-traitance en cascade et de recherche du moindre coût qu’il faut remettre en cause.

La sécurité est le cadet des soucis des patrons de la zone. Les salariés qui travaillent sur la piste, la traversent, ou ceux qui sont à côté, comme les bagagistes, respirent à plein poumons kérosène et particules fines. Et, côté ville, c’est pareil pour les riverains. À la longue cela provoque des cancers. Mais les profits d’abord.

Chez Gimap, entreprise sous-traitante qui assiste les voyageurs à mobilité réduite, il existe des fauteuils électriques. Beaucoup sont en panne. Fournir de tels fauteuils soulagerait le dos des salariés. Là encore, pas question. Chez un autre sous-traitant, Hubsafe (sûreté), les salariés se voient imposer des vacations de 12 heures par jour. Il y a eu des arrêts maladie suite à un AVC et une crise cardiaque. N’est-ce pas suffisant pour se dire qu’il y a peut-être un problème ? La direction, elle, ferme les yeux et continue.

Il y a des dizaines de milliers de salariés sur la zone de Roissy et les problèmes de santé ne manquent pas. La médecine du travail est censée y veiller et faire de la prévention. Mais il n’y a pas assez de médecins. En plus, dans nombre d’entreprises, les patrons font pression sur les médecins pour qu’ils n’accordent pas trop de restrictions médicales. Ils préfèrent des salariés en invalidité que des postes aménagés.

Au vu des chiffres qui classent la France en dernière position en Europe en matière de nombre d’accidents du travail et de conditions de travail, le gouvernement... diffuse une publicité à la télévision et à la radio. Cela ne suffira pas à convaincre les patrons. C’est aux travailleurs d’imposer le respect de la sécurité.

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