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Dans les entreprises
LVMH : un cadeau de luxe pour Noël
Dans l’affaire d’espionnage du journal Fakir et de son fondateur, François Ruffin, aujourd’hui député LFI, le tribunal de Paris a abandonné le 17 décembre toute poursuite à l’encontre du groupe de luxe LVMH, en échange du versement d’une amende de dix millions d’euros.
Dans cette société, tout s’achète donc, y compris les décisions de justice. Pour le trust LVMH, cette amende est une goutte d’eau comparée à son chiffre d’affaires de près de 45 milliards d’euros. Elle est même inférieure à ce que son principal propriétaire et troisième plus grande fortune de la planète, Bernard Arnault, a gagné certains jours en 10 minutes. Cerise sur le cadeau, alors que la loi prévoit que l’amende peut s’élever jusqu’à 30 % du chiffre d’affaires de l’entreprise, le tribunal a appliqué une sanction financière inférieure à 0,02 % du chiffre d’affaires de LVMH.
Cette affaire est aussi révélatrice des relations étroites entre l’appareil d’État et les dirigeants des grands groupes capitalistes. En 2013, LVMH avait en effet demandé à Bernard Squarcini, un ancien directeur des services secrets, d’espionner le journal Fakir. En vue d’obtenir des informations, celui-ci avait utilisé des écoutes téléphoniques et mobilisé son réseau de connaissances dans la police.
Ce n’est pas la première fois que LVMH est accusé de ce genre de méfaits. En 2016, le groupe de luxe Hermès l’avait attaqué en justice pour avoir espionné ses principaux dirigeants en utilisant le même genre de barbouzes. LVMH n’est pas non plus le premier ni le seul trust à utiliser ces pratiques et à recycler des hommes issus de l’appareil d’État. Ainsi, Ikea France vient d’être condamné pour avoir fliqué ses salariés en ayant recours à une société fondée par un ancien dirigeant des Renseignements généraux, qui accédait aux informations d’un fichier central de la police supposé confidentiel.
Défendre les intérêts des capitalistes contre les travailleurs est la mission essentielle de l’État, particulièrement de sa police et de ses services secrets. En se recyclant dans le privé, certains de leurs membres ne changent pas vraiment d’emploi.