Hôpital Saint-Antoine – Paris : un plan blanc sans moyens29/12/20212021Journal/medias/journalnumero/images/2021/12/2787.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Hôpital Saint-Antoine – Paris : un plan blanc sans moyens

Il y a plus de dix jours, le plan blanc a été déclenché à l’hôpital Saint-Antoine comme dans l’ensemble des autres établissements de l’Assistance Publique – Hôpitaux de Paris (AP-HP).

Immédiatement chacun a reçu un mail contenant les mesures mises en place. On ne peut que parler de mesures, car il n’y a pas de moyens en plus. Il était seulement proposé de faire des heures supplémentaires majorées à 50 %, ce qui veut dire travailler plus sans embauche supplémentaire. C’était peu, car, quelques jours plus tard, le Premier ministre a parlé de majoration à 100 %. Mais cela montre qu’il est possible d’augmenter beaucoup plus les salaires de tous : il y a de l’argent pour ça.

Par ailleurs, la direction n’accepte aucune demande des services pour des renforts d’aides-soignantes en intérim, alors qu’on manque de bras partout.

Martin Hirsch, le directeur de l’AP-HP, a aussi déclaré dans les médias qu’il était possible de racheter dix jours de vacances contre 2 000 euros, soit 200 euros par jour. En vérité, c’est 200 euros brut pour une journée pour les infirmiers en catégorie A, mais cela passe à 130 euros brut pour les aides-soignants en catégorie B et à 110 euros brut pour les agents de service hospitalier en catégorie C.

Dans le cadre du plan blanc, les demandes de mise en disponibilité pour partir de l’AP-HP sont gelées jusqu’à nouvel ordre. Les soignants qui devaient partir dans les prochains jours ou semaines se retrouvent coincés à l’hôpital, même s’ils ont d’autres engagements ailleurs ou s’ils n’ont plus de logement car ils avaient prévu de quitter la région parisienne.

Avec le plan blanc la direction se donne le droit de changer les organisations de travail. Cela veut dire changer les horaires, passer en 12 heures par jour au lieu de 7 heures 30 minutes, supprimer les RTT, déplacer ou couper les jours de repos. Ces changements ne répondent pas à une prise en charge des patients atteints de Covid sévère, mais aux problèmes de fonctionnement de l’hôpital au quotidien.

Beaucoup de soignants voient que le plan blanc est une excuse utilisée par la direction pour tenter de faire travailler plus, sans rencontrer d’opposition. L’objectif est de faire marcher les hospitaliers au pas et comme d’habitude d’exiger qu’ils compensent le manque de personnel par le sacrifice de leur temps libre. Cela mériterait que les hospitaliers s’organisent et mettent en place un plan rouge de colère.

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