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- Lutte ouvrière n°2756
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Leur société
Retraites : durée de cotisation plus longue, pensions en baisse
D’après le ministère des Solidarités et de la Santé, les pensions de retraite ont baissé en moyenne de 1,1 % en 2019, une fois tenu compte de la hausse des prix officielle. Cela n’est pas dû au hasard mais au fait que, depuis trente ans, s’attaquer aux retraites des travailleurs est une constante pour les gouvernements successifs.
Fin 2019, la pension moyenne des retraités résidant en France (hors pensions de réversion) n’était que de 1 503 euros brut, et seulement de 1 145 euros brut pour les femmes. On est loin des discours dont politiciens et autres experts sont si friands, présentant les retraités comme des privilégiés. Depuis des années, les pensions diminuent, pour atteindre une valeur réelle inférieure à celle de 2014, d’autant plus avec la hausse de la CSG pour les retraités. La baisse est particulièrement forte pour les personnes parties à la retraite en 2019, qui subissent les conséquences du chômage des seniors et des réformes successives : si on tient compte de la hausse annuelle des prix, leur pension moyenne est inférieure de 7,4 % à celle des nouveaux retraités de 2017.
Les attaques contre le niveau des pensions ne datent pas de Macron. La publication en 1991 du Livre blanc sur les retraites de Rocard, alors Premier ministre du PS, a été le coup d’envoi de cette politique, à laquelle tous les gouvernements ont apporté leur pierre. En 1993, Balladur, en désindexant les retraites de l’évolution des salaires et en faisant passer leur base de calcul des dix meilleures années de salaire aux vingt-cinq meilleures années pour les salariés du privé, a porté un des pires coups aux retraités. Balladur a aussi entamé la politique visant à rallonger la durée de cotisation nécessaire pour toucher la retraite. Pour les salariés du privé, cette durée est passée progressivement de 37,5 ans à 40 ans. Par la suite, les gouvernements ont continué dans cette voie, pour arriver aujourd’hui à 41,5 ans et demain à 43 ans.
En fin de compte, la durée de vie à la retraite estimée pour la génération des années 1980 serait à peine supérieure à celle connue par la génération née dans les années 1950. En revanche, le nombre d’années passées à la disposition du patronat, lui, augmente. C’est d’ailleurs écrit clairement dans la loi, puisque la réforme de 2003 y a introduit l’idée que chaque année d’espérance de vie gagnée devrait se traduire par huit mois de travail en plus et seulement quatre passés à la retraite.
Moins de temps à travailler chacun, et plus de temps passé à vivre pour tous, est un objectif de bon sens pour les travailleurs. Mais, comme pour le reste, il faudra l’imposer aux capitalistes.