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- Lutte ouvrière n°2756
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Leur société
Les valeurs républicaines des CRS, du RN... et d’Olivier Faure
« Drapeau français, Marseillaise, laïcité et maintenant la sécurité : rien de tout cela n’appartient à l’extrême droite. Les républicains, c’est nous, ceux qui ont toujours combattu la république, c’est eux. »
Dans une interview le 23 mai, le patron du Parti socialiste, Olivier Faure, s’est ainsi indigné que le RN lui aurait volé ses valeurs républicaines.
La république dont parle Faure est la république bourgeoise, celle qui défend la propriété privée des gros actionnaires et la dictature économique des capitalistes sur toute la société. C’est cette république, sa police et ses CRS qui répriment durement les classes populaires quand elles se battent pour avoir une vie digne, comme en ont fait cruellement l’expérience les gilets jaunes et les travailleurs lors des grèves sur les retraites en 2019.
Ces compagnies républicaines de sécurité (CRS) ont d’ailleurs été créées en 1944 par un gouvernement dirigé par de Gaulle mais comprenant des ministres socialistes et du PCF. Une des premières missions de ces CRS fut de réprimer férocement, sous la houlette du ministre de l’Intérieur socialiste Jules Moch, les grèves de mineurs et de travailleurs en 1947 et 1948, tuant neuf ouvriers et faisant des milliers de blessés.
C’est aussi cette république qui a colonisé à la fin du 19e siècle une grande partie de l’Afrique et de l’Asie, qui soutient aujourd’hui nombre de dictateurs et intervient avec son armée aux quatre coins de la planète, pour défendre les intérêts de ses grands groupes capitalistes.
Et rappelons, en cette période du 150e anniversaire de la Commune de Paris, que c’est l’armée de la république qui, entonnant la Marseillaise et arborant le drapeau bleu-blanc-rouge, a massacré en 1871 près de 20 000 travailleurs en moins d’une semaine.
Les hommages à cette république bourgeoise, celle du drapeau français, des CRS et de la Marseillaise, peuvent être laissés bien volontiers au PS, au RN et à n’importe quel autre parti bourgeois.