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Dans les entreprises
Lidl : trésor de “guerre” pour un patron milliardaire
Lidl France vient d’annoncer qu’il versera une participation de 70 millions d’euros pour l’année 2020 à l’ensemble des 40 000 employés du groupe en France.
Quant à l’intéressement versé par Lidl, il s’élèvera à 10,5 millions, à répartir entre les 25 directions régionales. Les cinq meilleures recevront un bonus de 40 %, les cinq dernières un malus de 40 %. En les mettant ainsi en concurrence, Lidl voudrait monter les travailleurs du groupe les uns contre les autres. Mais ces annonces sont vécues par eux comme une provocation. Ce ne sont que des miettes, des primes qui seront pour beaucoup amputées car versées en fonction du temps de travail, de l’ancienneté dans l’entreprise, etc., tandis que les salaires restent quasi bloqués (+ 1 %).
Les travailleurs de Lidl ont été en première ligne dans la « guerre » menée contre le Covid. Mais, depuis le premier confinement, c’est surtout la guerre sociale que le patron de Lidl a menée, en aggravant les conditions de travail. Dans un magasin de nouvelle génération, où travaillent une vingtaine d’employés, le chiffre d’affaires est passé certains mois de 750 000 euros à plus de 1 300 000 euros, sans une seule embauche. Au contraire, avec le Covid, il y a eu partout de nombreux arrêts pour maladie, ou pour garde d’enfants lorsque l’école a été suspendue. Mais les collègues n’ont pas été remplacés. L’épuisement a conduit à des burn-out et à des démissions. C’est dans ces conditions que la productivité a explosé, doublant dans la plupart des magasins, déjà plus que rentables.
Cette augmentation de l’exploitation s’est traduite par un enrichissement sans précédent du propriétaire de Lidl. D’après le classement Forbes des milliardaires, Dieter Schwarz, trente-huitième fortune mondiale et deuxième fortune d’Allemagne, aurait vu sa richesse augmenter de 20 à 37 milliards de dollars en une seule année. Cette fortune, accumulée grâce au travail des 315 000 employés à l’échelle du monde, rappelle à tous qu’il y a bien plus d’argent qu’il n’en faut dans les poches du patron, aussi bien pour exiger des embauches, afin de répartir le travail entre tous, que pour des augmentations de salaire conséquentes et durables.