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- Lutte ouvrière n°2756
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Dans les entreprises
PPG – Bezons : patron voyou, gouvernement complice
Mardi 25 mai, à la première heure, plus de 17 fourgons de police sont intervenus pour évacuer le piquet de grève de l’usine PPG située à Bezons, dans le Val-d’Oise. Le patron voyou reçoit cette fois le coup de main de l’État complice.
Les travailleurs de PPG n’acceptent pas d’être jetés à la rue par une multinationale, leader de son secteur, qui a fait plus de 2 milliards de dollars de profits en 2020 malgré la pandémie. Plusieurs dizaines d’entre eux sont en grève depuis le 28 avril et se sont relayés pour occuper l’entrée de l’usine, 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7. Ils sont soutenus et fréquemment rejoints par la plupart des autres salariés de l’entreprise qui, même lorsqu’ils ne sont pas en grève totale, participent à l’occupation après leur poste, ou le week-end, et débrayent régulièrement.
Dans un premier temps, la direction était aux abonnés absents, misant sur le découragement et espérant sans doute que les longs week-ends de mai contribueraient à essouffler les grévistes. Car si les ponts sont bien agréables quand on travaille, ils peuvent aussi être bien longs quand on fait grève. Les travailleurs se sont pourtant relayés tous les week-ends, parfois avec les enfants ou les conjoints.
Loin de se décourager, les grévistes ont bien senti que leur mobilisation était populaire et largement soutenue dans les environs. Ils ont reçu de nombreux gestes de soutien financier ou matériel ainsi que de nombreuses visites de responsables politiques ou de salariés des alentours. Parmi ces visites, notons celle de Nathalie Arthaud, à qui les grévistes avaient à cœur de parler des millions d’euros d’aides de l’État perçus par l’entreprise, alors qu’elle licencie et que les actionnaires se gavent de dividendes tous les ans. PPG a ainsi reçu plusieurs millions d’euros pour la recherche ou pour l’emploi. Aujourd’hui, l’usine ferme et les brevets seront utilisés ailleurs, sans que l’État trouve rien à redire.
Des salariés de PPG ont rendu visite aux travailleurs de l’hôtel casino de la ville voisine d’Enghien, confrontés eux aussi à un plan de plus de 60 licenciements, ce qui a donné lieu à un rassemblement plutôt réussi. Vendredi 21 mai, devant l’usine PPG de Bezons, un autre rassemblement a réuni entre 150 et 200 personnes, avec des prises de parole de plusieurs délégations de travailleurs confrontés aux attaques patronales dans leur entreprise. L’idée fait son chemin que le combat contre les licenciements imposés par le grand patronat est celui de tous les travailleurs.
De son côté, la direction a cessé de miser sur le temps qui passe pour décourager les travailleurs. Elle a assigné treize salariés en justice et obtenu une ordonnance d’un juge pour faire évacuer l’usine, par la force si besoin. La direction utilise tous les moyens pour accuser des travailleurs, parlant de l’incendie qui avait eu lieu le 13 mai dans une autre usine de la ville. Elle a aussi accusé de blocage des salariés qui travaillaient et présenté des photos de portails fermés par des chaînes, qu’elle avait elle-même posées il y a des années ! Les grévistes, qui se doutaient de cette évolution, s’étaient déjà réunis pour discuter de la suite et appelaient à un nouveau rassemblement le lendemain. Les licenciements ne passent toujours pas !