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Leur société
Climat : zéro pointé à Macron
Alors que l’Assemblée nationale commence à examiner des milliers d’amendements sur la loi Climat, le gouvernement braque les projecteurs sur une éventuelle modification de la Constitution qui pourrait donner lieu à référendum.
Inscrire la préservation du climat dans la Constitution aura évidemment encore moins d’effet sur les hausses de température que n’en ont, dans une économie dominée par les capitalistes, la reconnaissance du droit de chacun à un emploi et à un logement sur le chômage de masse et le nombre des mal-logés.
Depuis son élection, Macron ne veut pas laisser le thème de la défense de l’environnement aux seuls écologistes. Nicolas Hulot a participé à son gouvernement, sans que, de son propre aveu, l’environnement s’en porte mieux. Puis, après l’organisation d’une convention citoyenne sur le climat, Macron a déclaré que ses propositions seraient traduites « sans filtre » en lois et décrets.
Et voilà que dans la version gouvernementale de la loi Climat, ce n’est le cas que pour un dixième des 150 propositions de cette convention. Les autres ont été édulcorées pour ne créer aucune contrainte pour les grandes entreprises. Les 150 citoyens ont protesté, lors de leur dernière réunion fin février, donnant au gouvernement la note de 3,3 sur 10 en matière de lutte contre le changement climatique.
Macron, qui avait mis ces citoyens tirés au sort sur un piédestal, trouve peut-être cela injuste. La mise en place de cette convention était censée apporter la preuve de sa capacité d’écoute de la population et corriger l’image donnée par le « dialogue » des CRS avec les protestataires en gilet jaune ou les manifestants contre la réforme des retraites.
Quant au climat, un rapport de l’ONG Oxfam a estimé que « les entreprises du CAC 40 nous emmènent vers un monde à +3,5°C ». Quatre d’entre elles, Total, BNP Paribas, le Crédit agricole et la Société générale, auraient même, par leur taille internationale, chacune « une empreinte carbone supérieure à celle de la France » !
Tant que de tels mastodontes industriels, financiers, commerciaux, resteront la propriété privée de riches actionnaires ne raisonnant qu’en fonction de leurs intérêts financiers, les discours gouvernementaux sur la préservation de l’environnement resteront une sinistre farce.