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Leur société
La dette Covid(e)… les poches des travailleurs
L’endettement de l’État français auprès des banques va atteindre à la fin de l’année 120 % du PIB, un montant jamais atteint hors période de guerre.
Les plans de soutien au grand patronat annoncés lors de la crise sanitaire sont en effet financés pour l’essentiel par l’explosion de la dette publique. Mais le gouvernement entend bien faire payer l’addition aux classes populaires.
Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, a annoncé le 29 juin que le gouvernement entend cantonner les 150 milliards d’euros rebaptisés dette Covid dans une structure de défaisance du type de la Cades, Caisse d’amortissement de la dette sociale, chargée de son remboursement.
Cette Cades avait été créée à l’origine par le plan Juppé en janvier 1996, pour une durée initiale de treize ans. Elle était essentiellement financée par l’instauration de la CRDS, Contribution pour le remboursement de la dette sociale, d’un taux de 0,5 % sur quasiment tous les revenus, y compris les allocations chômage, logement ou familiales. Elle a toujours été reconduite, afin de financer les déficits de la Sécurité sociale engendrés par les exonérations de cotisations patronales. Alors que la Cades, et donc la CRDS, devaient disparaître en 2024, leur existence a été prolongée en mai dernier jusqu’en 2033, pour éponger 136 milliards de nouvelles dettes de la Sécurité sociale dues à la crise sanitaire.
Aujourd’hui, l’État s’apprête donc à imputer ces 150 milliards de dette de l’État à la Cades ou à une autre structure créée pour l’occasion. Pour cela, il envisage soit de prolonger la CRDS, cette fois jusqu’en 2042, soit de puiser dans la TVA.
Loin d’être indolore ou virtuelle, la dette publique ponctionne les revenus des classes populaires. La bourgeoisie y trouve une de ses sources d’enrichissement. Comme le disait déjà Marx, « le crédit public, voilà le credo du capital ! »