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Israël-Palestine : les annexions renforcent l’apartheid
Le 1er juillet devait avoir lieu l’annexion d’une nouvelle série de territoires palestiniens occupés par Israël depuis 1967. C’était une promesse de campagne, aussi bien de Netanyahou, le chef du gouvernement israélien qui tente d’échapper à la justice pour corruption, que de Donald Trump avec son « plan de paix israélo-palestinien », chef-d’œuvre de tartufferie à visée électorale.
Dans sa campagne longue de plusieurs mois, Netanyahou a redoublé d’envolées guerrières destinées à lui assurer les voix de l’extrême droite ultranationaliste, annonçant l’annexion de colonies jouxtant Jérusalem, et même de la vallée du Jourdain, zone agricole frontière avec la Jordanie. Ces zones sont déjà occupées de fait par 450 000 colons israéliens, qui forment une ligne avancée face aux 2,7 millions de Palestiniens qui y vivent depuis bien longtemps.
L’occupation des terres palestiniennes par l’État israélien est un scandale de longue date. Elle entretient un état de guerre permanent, utilisé par les partis politiques au pouvoir en Israël pour conforter leur image patriotique ou nationaliste face à des concurrents qui ne le sont souvent pas moins. Mais, en soixante-dix ans, la politique d’occupation a également développé une situation d’apartheid, où les Palestiniens comme les Arabes israéliens sont de fait des citoyens de seconde zone, traités comme tels par la police et l’armée.
La multiplication des implantations de colonies, répondant à une tactique de grignotage de la Cisjordanie et de Jérusalem-Est, revendiquée par la droite israélienne du Likoud mais appliquée par tous les partis au pouvoir, accentue les pressions annexionnistes sur la population palestinienne. Les colonies signifient aussi, en Cisjordanie, des routes séparées pour les colons et les villageois arabes et, à Jérusalem, la construction d’un mur de séparation qui détruit des maisons, sépare des familles, prive les habitants de la liberté de circuler.
Dans la vallée du Jourdain, les colonies et leur cohorte de forces militaires signifient, pour les agriculteurs ou les bergers palestiniens voisins, voir son hangar ou sa maison détruits, une fois, deux fois, trois fois, se trouver face au canon d’un FM quand on proteste de son bon droit, et à terme n’avoir plus d’autre choix que d’aller se faire embaucher par un fermier ou un agriculteur israélien pour un salaire de misère.
Les dirigeants israéliens pensent que, maintenant, le temps est venu de procéder à l’annexion pure et simple de tout ou partie de la Cisjordanie. C’est dans la logique de la politique sioniste dont le cynisme consiste à créer des faits accomplis, puis à les légaliser, et il s’agit de profiter de l’appui de Trump, toujours au mépris des droits de la population palestinienne.
Des manifestations ont eu lieu depuis début juin contre la mise en œuvre des annexions, dans des villes cisjordaniennes dans la vallée du Jourdain au sud de Jéricho, où ont protesté ensemble Palestiniens et Juifs israéliens. Un défilé de plusieurs milliers de personnes a eu lieu à Tel-Aviv à l’appel d’ONG et de partis de gauche. D’autres rassemblements ont eu lieu en Europe, dont un à Paris le 27 juin. Il y avait en effet matière à dénoncer l’attitude hypocrite du gouvernement Macron, campant sur ses grands principes en matière de droits de l’homme, mais peu enclin à se poser en défenseur du droit à la vie de la population palestinienne.
Les annexions projetées par Netanyahou sont une étape de plus dans la guerre qu’Israël impose aux Palestiniens, mais aussi à sa propre population.