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- Lutte ouvrière n°2709
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Dans les entreprises
Centre hospitalier – Cholet : belle victoire pour les grévistes d’Atalian
Lundi 22 juin, à 5 heures du matin, onze travailleuses du ménage sur les quatorze présentes à l’hôpital de Cholet se sont mises en grève, pour exiger la prime Covid promise aux soignants.
Dans cet hôpital, la société de nettoyage Atalian (125 000 salariés dans le monde, trois milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2019) emploie 23 personnes en CDI. Pendant toute l’épidémie le personnel, presque exclusivement féminin, a été « au front » pour assurer le nettoyage des services, des chambres et des couloirs, depuis les poignées de porte jusqu’aux interrupteurs et aux claviers d’ordinateurs, service Covid inclus.
Une fois déclenchée, la grève a tout de suite été visible, les grévistes s’installant dans le grand hall avec tous les chariots de ménage en attendant l’ouverture de négociations. En colère, elles ne voyaient pas pourquoi elles n’auraient pas droit à la prime Covid.
En effet, non seulement elles avaient assumé leurs tâches malgré les nombreuses maladies et absences dans leurs rangs, mais elles avaient aussi couru le risque, en venant travailler, d’être contaminées sur place. Ayant été exposées aux mêmes conditions que tout le personnel de l’hôpital, elles ont donc revendiqué une reconnaissance pas seulement en paroles, mais aussi et surtout sur la fiche de paye, en réclamant notamment une prime de 500 euros.
En assemblée générale, c’est un mécontentement général qui s’est exprimé, comme si le refus de leur accorder la prime n’avait été que la goutte d’eau qui faisait déborder le vase. Les bas salaires, aggravés par les temps partiels, voire très partiels, les arrêts de travail non payés depuis parfois plus de six mois, les pressions des petits chefs, les sacs de linge de 20 à 50 kg à manipuler, tout cela s’est accumulé.
Les salariées d’Atalian faisaient grève pour la première fois et elles ont appris sur le tas à s’organiser. Elles ont eu à déjouer les manœuvres du patron pour casser la grève, celui-ci ayant fait venir du personnel d’Angers et de Poitiers pour tenter de les impressionner. Mais la solidarité entre elles, le soutien des patients et des soignants leur ont permis de tenir bon malgré tout.
Commencée le lundi matin, la grève a pris fin le mardi midi, pas avant d’avoir obtenu plusieurs engagements de la part du patron : une prime de 500 euros net, avec 300 euros versés fin juin et le reste en novembre ; le paiement d’une journée de grève. La fierté était grande pour avoir fait plier le patron, comme cela avait déjà été le cas chez Atalian, sur le même sujet, à Carcassonne début juin.
Les grévistes ont repris le travail en ayant découvert et compris, dans l’action, que la force des travailleurs, c’est la grève !