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Sierra Leone : une catastrophe aggravée par la pauvreté
La capitale de la Sierra Leone, pays de six millions d’habitants de l’ouest de l’Afrique, a été dans la nuit du 14 août victime de pluies torrentielles, qui ont entraîné inondations et glissements de terrain.
Au moins 500 personnes sont décédées, mais à cela s’ajoutent des centaines de disparus. Des milliers de personnes d’un quartier pauvre de la capitale, Freetown, se retrouvent sans abri, démunies de tout.
Face à cette situation, les autorités de ce pays, qui est l’un des plus pauvres du monde, manquent de moyens. Les corps ont été inhumés sans avoir pu être identifiés. Rassemblés dans des écoles ou des mosquées, les survivants ont besoin d’eau, de nourriture, de médicaments, de vêtements, mais l’aide est insuffisante. De jeunes adolescents se sont vu refuser de la nourriture parce qu’ils ne pouvaient prouver qu’ils avaient perdu leur logement dans la catastrophe. Près d’une dizaine de jours après la catastrophe, tous les corps n’ont pas été trouvés : il faudrait pour cela des excavatrices, des hélicoptères, que les autorités n’ont pas. Les risques d’épidémie de choléra et de malaria sont bien présents.
Des inondations se produisent régulièrement à Freetown, dévastant les quartiers les plus pauvres et les bidonvilles, car les infrastructures n’existent pas pour évacuer les eaux, les habitations précaires n’offrent aucune sécurité à la population.
Le gouvernement de la Sierra Leone ayant demandé de l’aide aux autres pays, le Royaume-Uni, dont la Sierra Leone est une ancienne colonie, a annoncé qu’il débloquait une aide de 5 millions de livres. La Chine a promis un million de dollars. Quant à l’Union européenne, elle n’a parlé que d’une aide de 300 000 euros, moins que le Togo, qui a promis 500 000 euros ! Par ailleurs, le responsable d’une ONG présente sur place dénonçait : « Les nombreux engagements financiers internationaux pris envers le pays au moment de l’épidémie d’Ebola (en 2014) n’ont pas tous été tenus. »
Alors, que ce soit dans l’urgence ou sur le long terme, ce pays ne reçoit pour ainsi dire aucune aide. Par contre, de grandes sociétés en pillent les richesses : la population pauvre des campagnes dénonce l’appropriation des terres par des sociétés internationales comme Socfin, très présent dans le pays, qui produit de l’huile de palme et dont l’actionnaire majoritaire est le groupe français Bolloré.
Appropriation des richesses agricoles ou minières, exploitation de la population qui ne touche que des salaires de misère, c’est dans ce cadre que les catastrophes naturelles ont des conséquences dramatiques pour les populations de ces pays.