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États-Unis : Trump en campagne auprès des racistes
Donald Trump vient d’utiliser son droit de grâce présidentiel pour permettre à Joe Arpaio, un shérif raciste d’Arizona, d’échapper à la justice.
Le shérif Arpaio avait acquis une solide réputation de réactionnaire, qu’il entretenait auprès des médias en se définissant comme « le shérif le plus dur d’Amérique ». Cela lui a permis d’être réélu six fois, de 1992 à 2016 dans le comté de Maricopa.
Arpaio se vantait d’avoir réduit le coût journalier d’entretien d’un prisonnier à 60 cents, contre 8 dollars en moyenne dans le pays. Pour cela il a ouvert une prison à ciel ouvert, sous tente, dans le désert brûlant d’Arizona, la qualifiant lui-même de camp de concentration.
Arpaio avait rétabli les uniformes rayés, mais aussi le travail le long des routes en étant enchaîné (chain gang), ce qui avait disparu depuis les années 1950. Il avait même contraint les femmes prisonnières à ce type de travaux forcés, une première aux États-Unis. Nombre de procès ont été intentés au fil des ans pour non-respect des droits humains et contre la brutalité des gardes sous ses ordres qui occasionnait parfois des handicaps ou le décès de prisonniers.
Son autre domaine d’action était la chasse aux immigrés sans papiers latinos, qu’il a organisée sous tous les prétextes, et qu’il a vantée à la télévision dans une émission de télé-réalité. Formant des patrouilles ciblant toute personne basanée, les arrêtant sans qu’ils aient commis d’infraction, sur une simple suspicion de séjour illégal, et les livrant aux autorités fédérales pour qu’ils soient déportés, il a non seulement enfreint des lois limitant les contrôles d’identité au faciès, mais ouvertement défié les juges qui lui enjoignaient de respecter les lois.
C’est ainsi que ce raciste, qui a longtemps bénéficié de la complaisance des autorités, a fini par être condamné le mois dernier pour outrage à magistrat, mais seulement après avoir perdu l’élection de shérif de novembre dernier. Sa peine aurait dû être prononcée en octobre, mais Arpaio vient d’être gracié par Trump.
Il y a un an, Arpaio soutenait Trump en lice pour la présidence, à présent Trump lui renvoie l’ascenseur. Cela n’est pas étonnant, tant l’un comme l’autre ont utilisé la provocation raciste et réactionnaire pour se faire élire.