Roissy Aéroport : avant même les lois Macron, le travail à la tâche30/08/20172017Journal/medias/journalnumero/images/2017/08/2561.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Roissy Aéroport : avant même les lois Macron, le travail à la tâche

Dans la zone aéroport de Roissy, le travail est émietté entre des dizaines de sous-traitants, et ceux-ci ont même créé des filiales qui leur fournissent des intérimaires.

C’est ainsi qu’au bout de cette chaîne on trouve Samsic emploi, entreprise d’intérim de Samsic. Celle-ci a sorti une note de service qui rappelle que les salariés doivent « être disponibles de 4 heures du matin jusqu’à minuit, et cela du lundi au dimanche ». Bien sûr, un aéroport travaille tout le temps, mais ce qui est choquant est qu’il est fait mention des « vacations que nous vous donnons au jour le jour ». Le terme « au jour le jour » doit être compris au sens littéral, puisqu’il est dit que « toute indisponibilité doit être rapportée dès le moment où vous en avez connaissance et non lorsque vous recevez une vacation le jour même ». Le salarié est donc prévenu « le jour même »… qu’il doit venir ! Et c’est à lui de prévenir 48 heures à l’avance s’il a un rendez-vous médical, des enfants à aller chercher, des obligations diverses, sachant que « les vacations sont les besoins du client », que c’est à lui de les accepter ou de les refuser. En clair, c’est cela ou la porte.

À l’autre bout de l’aéroport, au Cargo 4, sur la piste, les vacations des intérimaires sont parfois de 4 heures par jour, et les patrons ont inventé les doubles vacations : deux fois 4 heures, avec une coupure de deux heures ou plus au milieu. Ainsi l’entreprise ne paye pas de pause pour le repas et oblige les salariés à venir juste pour le vol à traiter. Tant pis s’il n’y en a qu’un le matin et un l’après-midi et s’ils sont obligés d’attendre (sans être payés) entre-temps.

Il faudrait rappeler à tous ces exploiteurs que la journée de travail, c’est une journée, ce n’est pas le travail à la tâche, même si c’est leur rêve de patrons.

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