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- Lutte ouvrière n°2561
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Leur société
Gattaz – Macron : les virtuoses du paso-doble
Le jour de l’ouverture de l’université d’été du Medef, son président Pierre Gattaz a donné une interview marquant sa complicité avec Macron pour faire passer au mieux les mesures attendues par le patronat.
C’est ainsi qu’en préalable Gattaz a tenu à souligner, à propos de l’absence de Macron à l’université d’été du Medef : « À sa place, on n’y serait pas allé », avec un sourire entendu, notent les journalistes. D’une part, Macron n’a pas besoin d’afficher son allégeance au grand patronat, elle est reconnue par celui-ci. Et puis Gattaz sait bien, comme ses pairs, qu’il faut cultiver en direction du reste de la population l’illusion de l’indépendance du pouvoir « au-dessus des partis, des factions et des intérêts particuliers », comme aimait à le répéter de Gaulle. Et modestement Gattaz admet : « Il y a de bonnes intentions dans ces ordonnances » (sur le droit du travail). Comme si celles-ci n’avaient pas été mises au point et corrigées sous la surveillance permanente du patronat !
Il y a quelque temps, Gattaz avait appelé Macron « à tenir bon » pour sa loi de remise en cause du Code du travail, faisant semblant de craindre qu’il ne soit pas décidé à imposer tous les retours en arrière programmés. Il fallait bien que le président du Medef joue son rôle de défenseur des intérêts du patronat et qu’il fasse semblant de croire que ceux-ci pourraient être menacés de quelque façon.
Mais Gattaz en a fait un peu trop en répondant au journaliste qui lui demandait : « Que ferez-vous si, jeudi (jour du rendu public des ordonnances) vous estimez que le compte n’y est pas ? » Gattaz a répondu : « Un patron ne défile pas dans la rue, ne fait pas grève. Mais ce serait terrible… Je recevrais tous les jours des plaintes de patrons : Non je n’investis pas ; non, je ne prends pas d’apprenti cette année ; non, je ne peux pas aller à l’export ; je n’embauche pas, j’ai peur . »
Ce n’est pas un cauchemar patronal prémonitoire, c’est une simple mauvaise blague de Gattaz qui connaît très bien le contenu des plats concoctés par Macron, l’homme de main du patronat installé à l’Élysée.