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EPR de Flamanville : tests positifs mais pas rassurants
Après des batteries de tests annoncés comme positifs, et malgré quelques réserves, l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) devrait valider la cuve du réacteur de l’EPR de Flamanville, dans la Manche.
Cette cuve, fabriquée il y a dix ans dans une filiale d’Areva au Creusot, présentait pourtant de sérieux défauts, révélés par l’ASN en 2015, bien après son installation. Un nouveau rapport souligne que le couvercle pourrait être insuffisamment résistant et devrait être changé au bout de quelques années.
La construction de l’EPR de Flamanville a commencé en 2007. Son démarrage est programmé pour la fin de 2018, avec six ans de retard. Une décision négative de l’ASN signifierait de nouveaux reports et un nouveau surcoût, pour un réacteur dont le prix est déjà passé de 3,5 à 10,5 milliards d’euros. À l’inverse, un feu vert serait pain bénit pour EDF et Areva.
Mais serait-il pour autant synonyme de sécurité ? Encore faudrait-il que les critères de rentabilité n’entrent pas en ligne de compte. Bouygues, maître d’œuvre du chantier, s’est largement appuyé sur la sous-traitance et l’emploi de travailleurs précaires pour la construction de l’EPR de Flamanville. Par le biais de sous-traitants, Bouygues a fait travailler des centaines de salariés d’Europe de l’Est, dans des conditions inadmissibles, avec de nombreux accidents, qui ont provoqué deux morts.
En outre, il faudrait que la transparence et le contrôle par les salariés et les populations soient complets, dans le nucléaire encore plus que dans d’autres secteurs. Or c’est l’opacité qui est la règle de la part d’Areva et d’EDF. Autant dire que, même dans le cas d’un avis favorable de l’ASN, les salariés et les habitants des environs n’ont aucune raison d’être rassurés.