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Gifi-Tati : mettre les points sur les i
Les travailleurs de Tati ont été informés mardi 26 juin de la décision du tribunal de commerce de Bobigny de choisir le repreneur Gifi. 109 des 140 magasins devraient être repris ainsi que 1 428 des 1 720 salariés de la société Agora distribution qui exploitait Tati.
Ce qui est bien réel, c’est la récupération par Gifi de plus d’une centaine de magasins, qui viendront s’ajouter aux 539 magasins déjà sous enseigne Gifi. Le groupe va ainsi étendre son emprise commerciale de plus de 20 % en une opération, se renforcer face à ses concurrents, sans avoir à supporter les coûts d’acquisition importants qu’imposerait l’achat de nouveaux emplacements. C’est tout bénéfice.
Pour emporter la décision du tribunal, Gifi s’est engagé à reprendre 1 428 salariés, alors qu’il y a un mois son offre ne concernait que 1 200 d’entre eux. Les travailleurs de Tati et ceux de Gifi devront veiller à ce qu’aucun d’entre eux ne se retrouve sur un poste vite classé en sureffectif, ou muté dans un magasin programmé à la revente ou à la fermeture.
Il reste 200 à 300 travailleurs pour lesquels Gifi ne propose aucune solution, pas plus d’ailleurs qu’Eram dont Tati était la filiale. Le groupe Eram comprend 11 marques, dont Gemo, Heyraud, Texto, Mellow Yellow et bien sûr Eram. Ce sont les travailleurs de ces enseignes, Tati compris, qui ont assuré et assurent la fortune de la famille Biotteau depuis 1927. Les déficits cumulés déclarés de Tati n’ont nullement porté atteinte à la richesse de la famille, qui figure au tableau des plus grandes fortunes du pays, comme d’ailleurs la famille Ginestet propriétaire de Gifi.
Ce n’est donc pas l’argent qui manque pour garantir à chaque travailleur son emploi et son salaire.