- Accueil
- Lutte ouvrière n°2552
- Engie : non aux suppressions d’emplois
Dans les entreprises
Engie : non aux suppressions d’emplois
La CGT a récemment annoncé la programmation par l’entreprise Engie, l’ex-GDF Suez, de 1 900 suppressions d’emplois en France d’ici 2019. Son activité clientèle aux particuliers, essentiellement des centres d’appels, serait d’autre part délocalisée vers des pays à faible coût de main-d’œuvre (Maroc, île Maurice, Portugal).
Cela fait plus d’un an qu’Engie annonce une restructuration importante de ses activités, en parlant d’un plan de transformation stratégique. Alors que la société était auparavant centrée sur la vente de gaz et d’électricité en France, elle investit aux quatre coins de la planète, Chine, Asie, Europe de l’Est, Amérique du Sud… dans le secteur du transport du gaz (terminaux méthaniers, gazoducs) mais aussi dans les énergies renouvelables (parc éolien ou photo-voltaïque).
Pour les activités anciennes liées à la vente de gaz et d’électricité à la clientèle, la direction affirme qu’il faut rentabiliser. Elle dément l’importance du chiffre de 1 900 suppressions mais, de fait, lorsque l’on ajoute les annonces de suppressions de postes depuis six mois, on arrive à ce chiffre. Pour tenter de le masquer, elle annonce 4 000 recrutements en CDI et dit qu’il n’y aurait pas de licenciement. Mais il n’y a aucune raison de la croire sur parole. En septembre 2016 la directrice d’Engie, Isabelle Kocher, n’annonçait-elle pas qu’il n’y aurait ni réductions d’effectifs ni plan social ? Et même s’il n’y a pas de licenciements secs, les salariés dont le poste est supprimé devront souvent déménager pour retrouver un poste, accepter le déclassement et subir des pressions pour accepter un travail sans rapport avec leurs compétences.
Lorsque Engie naquit en 2006 de la fusion de Suez et de Gaz de France (GDF), privatisé peu auparavant, l’opération fut considérée comme un cadeau pour Suez. GDF était une entreprise bénéficiaire dont le chiffre d’affaires avait doublé en cinq ans, alors que Suez affichait de mauvais résultats. Suez pompa de GDF ce qui l’intéressait. Aujourd’hui, Engie est l’une des entreprises qui distribuent le plus d’argent aux actionnaires (plus de 36 milliards depuis 2006) même si depuis deux ans les dividendes versés sont un peu moindres. Elle investit de l’ordre de 10 milliards par an, avec une politique d’expansion internationale, et réduit son endettement. L’annonce des suppressions d’emplois réjouit les milieux financiers, qui considèrent aujourd’hui Engie en bonne santé. Une bonne santé faite sur le dos des salariés.
Entre la bonne santé des actionnaires et l’augmentation du chômage et de la pauvreté qui va avec, il faudra imposer la priorité aux emplois.