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Leur société
Migrants de Calais : le gouvernement désavoué
Le tribunal administratif de Lille a donné en partie raison aux onze associations qui dénonçaient l’attitude inhumaine de l’État et les entraves subies pour venir en aide aux 400 à 600 réfugiés revenus à Calais, quelques mois après la fermeture de la Jungle en octobre 2016.
Tout en rejetant la demande de création d’un centre d’accueil aux migrants, dans le jugement rendu le 26 juin il a donné dix jours à l’État pour « créer, dans des lieux facilement accessibles aux migrants, (…) plusieurs points d’eau leur permettant de boire, de se laver et de laver leurs vêtements », prévoyant une astreinte de 100 euros par jour de retard.
Le tribunal a désavoué ainsi le ministre de l’Intérieur, Gérard Collomb, qui, lors de sa visite le 23 juin à Calais, avait refusé d’organiser le moindre accueil, même a minima, des migrants. Permettre à des êtres humains de se laver et de ne pas mourir de faim était susceptible, selon ce ministre, de créer un appel d’air. Comme si ces quelques gestes élémentaires d’humanité expliquent que des milliers de personnes traversent une partie de la planète au péril de leur vie !
Le ministre avait systématiquement esquivé les questions humanitaires des ONG, autorisées à distribuer un seul repas par jour et subissant harcèlement et violences de la part des policiers. Refusant de répondre à ces inquiétudes, il avait au contraire annoncé des moyens policiers supplémentaires, ainsi que des mesures pour accélérer le renvoi de ceux qui n’obtiennent pas le droit d’asile.
Le même jour, Macron avait déclaré à Bruxelles, lors d’une conférence de presse aux côtés de la dirigeante allemande Angela Merkel : « Nous devons accueillir des réfugiés, c’est notre devoir et notre honneur. » À l’inhumanité, le gouvernement ajoute l’hypocrisie et le mépris.