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Politique
Macron : un bon CV de serviteur du patronat
À la nouvelle de la présence de Macron au second tour en favori avec ses 24 %, les marchés financiers ont été euphoriques. Ce sont les banques qui ont connu les plus fortes hausses du CAC 40 : le Crédit agricole s’est envolé de 10,8 %, la Société générale de 9,8 %, BNP Paribas de 7,5 %. Au total, les trois groupes bancaires ont augmenté leur valeur boursière en une séance d’environ 13 milliards d’euros.
Il faut dire que, en plus d’être favorable au maintien de l’euro, Macron a, comme on dit, de bonnes références. Il a été en particulier banquier d’affaires en 2008 et associé gérant de la banque Rothschild à partir de 2010, payé à ce titre 2,4 millions d’euros durant 18 mois pour conseiller des gens beaucoup plus riches que lui dans leurs placements.
Gattaz, le président du Medef, s’est lui aussi réjoui du résultat du premier tour. Il a déclaré dans une interview à l’AFP : « Nous sommes aujourd’hui derrière le candidat Emmanuel Macron, en tout cas sur le plan économique et social. Il n’y a pas l’ombre d’une hésitation. » Et pour cause ! Durant la campagne, Macron a mis en avant des propositions qui ne peuvent que lui plaire : suppression des régimes de retraite dits spéciaux, suspension des allocations aux chômeurs qui refuseraient deux offres d’emploi, suppression de 120 000 fonctionnaires. Et, de toute façon, industriels et banquiers l’ont vu à l’œuvre de 2014 à 2016 comme ministre de l’Économie.
Durant ces deux années dans le gouvernement de Hollande, il a été à l’initiative de la loi antiouvrière qui porte son nom : généralisation du travail du dimanche, quasi-disparition des inspecteurs du travail, simplification des procédures de licenciements collectifs, renforcement du rôle des juges professionnels au détriment des conseillers prudhommaux suspectés d’être trop favorables aux salariés.
On peut ajouter à ces états de service que celui qui se présente comme « l’autre visage de la politique française » en est pourtant le plus pur produit, ce que montre son itinéraire, depuis sa sortie de l’ENA en passant par ses fonctions d’inspecteur des finances en 2004, de rapporteur adjoint de la commission Attali en 2007, de secrétaire adjoint à l’Élysée en 2012, jusqu’à celles exercées en tant que ministre de l’Économie.
On peut faire confiance sur ce point aux représentants du grand patronat : ils savent reconnaître un des leurs.