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Châtellerault : amiante, les responsabilités patronales
Samedi 22 avril, une manifestation a rassemblé plus de 200 personnes à Châtellerault, dans la Vienne, pour réclamer le classement des Fonderies du Poitou en site amianté, à l’appel de l’association Fonderies du Poitou amiante (l’Afpa 86) et des syndicats CGT des deux usines d’Ingrandes-sur-Vienne.
Le refus de la direction générale du travail (DGT) de mettre à l’ordre du jour le classement des Fonderies du Poitou Fonte et Alu en site amianté a mis les fondeurs en colère. Ce classement devait ouvrir un certain nombre de droits aux salariés exposés, comme celui de pouvoir partir plus tôt à la retraite. Selon l’Afpa 86, un projet d’arrêté ministériel était prêt mais il a finalement été abandonné. L’association, créée en 2014, a pour objectif de venir en aide à ceux qui sont malades afin que leur affection, qui peut se solder par un cancer broncho-pulmonaire, puisse passer en maladie professionnelle.
Selon l’Afpa 86, aujourd’hui 90 personnes issues des fonderies sont touchées. Tous les mois, deux à trois personnes supplémentaires s’ajoutent à cette liste, ce qui va représenter un vrai scandale sanitaire dans les années à venir. Comme le rapporte l’association : « Les employeurs, pour des raisons économiques, ont sciemment exposé leurs salariés. Ils les ont maintenus dans l’ignorance alors qu’ils savaient. Notre combat, c’est de faire valoir nos droits de salariés. » Lors du rassemblement, un intervenant CGT s’est insurgé contre l’attitude des patrons, dénonçant le fait que « ce sont eux qui crient le plus fort à l’injustice. Ils se concertent pour s’opposer aux droits des victimes et exercent un chantage à l’emploi. Cela a eu pour conséquence, pour l’instant, d’empêcher les travailleurs de faire valoir leurs droits à un départ anticipé à la retraite ».
Depuis 37 ans qu’existent les Fonderies du Poitou, d’énormes profits ont rempli les poches des nombreux actionnaires qui se sont succédé, et du premier d’entre eux, Renault et donc de l’État, puis de Fiat, etc. Le problème de l’amiante s’ajoute à une exploitation accrue qui se traduit par des effectifs en baisse, et une précarité aggravée.
La prochaine étape de la mobilisation des travailleurs des Fonderies sera lors de l’audience du 9 mai prochain, devant le tribunal administratif à Poitiers.