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Politique
Après l’échec de Fillon : la droite bien mal en point
La nomination de Fillon à la suite des primaires de la droite avait certes occasionné un flottement dans les rangs des Républicains, mais le bateau n’avait pas encore coulé. Son élimination à la suite du premier tour de l’élection présidentielle s’apparente maintenant à un naufrage pour le « grand parti de la droite et du centre », comme ses dirigeants le nommaient.
Dès l’annonce des résultats, cela a commencé à s’agiter dans tous les sens au sein des dirigeants LR, et les divergences, pour ne pas parler de règlements de comptes, sont apparues au grand jour. Ainsi, Juppé ne s’est pas privé de lui envoyer que « la première raison de [leur] échec, c’est évidemment le candidat lui-même ! »
La première fracture concerne bien évidemment le second tour. Quelle attitude avoir face aux candidats restants ? Fillon a immédiatement annoncé le soir du 23 avril qu’il voterait pour Macron afin de « faire barrage à l’extrême droite ». Mais une bonne partie de ses troupes semble avoir du mal à se mettre « en marche » derrière lui. Et, pour les plus réactionnaires et catholiques militants, tels Christine Boutin ou les membres du groupe Sens commun, issu du mouvement La Manif pour tous, il est impensable de se tourner vers Macron ; Boutin a même clairement indiqué qu’elle voterait Le Pen. Finalement, le bureau politique qui s’est tenu le 24 avril a décidé de ménager la chèvre et le chou en appelant les électeurs à faire battre Le Pen sans soutenir Macron.
Les Républicains subsisteront-ils comme le grand parti traditionnel de droite qu’ils ont été sous différents noms, et qui gouvernait en alternance avec la gauche ? Cela dépendra maintenant en grande partie du résultat des législatives. Mais là aussi, la marge pourrait être mince, entre d’un côté Le Pen grignotant leur électorat et de l’autre Macron pouvant faire de même.Bon nombre d’élus Républicains pourraient rechercher à se recycler pour se trouver un avenir politique d’un côté ou de l’autre.
Pour l’instant, rien n’est joué pour personne. Qu’en sera-t-il pour le parti républicain au-delà de la période électorale, entre les chefs de la droite dite traditionnelle, les anciens chefs, et les petits nouveaux qui aimeraient bien les pousser vers la sortie ? Le spectacle ne fait que commencer.