Ehpad Opalines – Jura : grève des aides-soignantes26/04/20172017Journal/medias/journalarticle/images/2017/04/p14_Opalines_C_LO.jpg.420x236_q85_box-0%2C32%2C630%2C386_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Ehpad Opalines – Jura : grève des aides-soignantes

À Foucherans, dans le Jura, les aides-soignantes de l’établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) sont en grève depuis le 3 avril.

Illustration - grève des aides-soignantes

L’établissement emploie actuellement seize aides-soignantes, dont seulement huit en CDI. Ce sont les titulaires qui se sont mises en grève, bientôt rejointes par des salariés du ménage et de la cuisine. Elles dénoncent leurs conditions de travail, ainsi que les conditions d’hébergement des personnes âgées, et réclament du personnel en plus, avec l’embauche de deux aides-soignantes, et des augmentations de salaire de 100 euros net. Les salaires ont actuellement de 1 250 euros net.

Ces aides-soignantes ont chacune onze toilettes à faire, ce qui leur laisse seulement un quart d’heure pour la toilette, le lever, l’aide à la prise du petit-déjeuner et des traitements, et la réfection du lit de chaque résident.

La direction rogne sur tous les budgets : alors que les résidents paient des loyers de 2 500 euros par mois, 3 euros par jour et par personne seulement sont consacrés à l’alimentation, au point que certains ont protesté car ils avaient faim. Le budget des gants étant rapidement épuisé, les aides-soignantes sont parfois obligées de faire les toilettes avec des sacs-poubelles aux mains pour éviter les contaminations bactériennes.

C’est à ce prix que les familles Mennechet et Péculier, propriétaires du groupe SGMR Les Opalines, sont la 400e fortune de France en 2016, avec 150 millions d’euros, et que leur fortune a augmenté de 25 % en un an !

Pour tenter de briser la grève, la direction a fait venir des intérimaires, du personnel d’autres Opalines qui, la plupart du temps, décident de ne pas rester afin de ne pas briser la grève, mais aussi en voyant les conditions de travail. La fille de la famille Péculier est même venue en personne faire quelques toilettes !

Lundi 24 avril, le PDG a fait le déplacement et a reçu les grévistes pour leur annoncer… qu’elles n’auraient rien du tout. La seule solution proposée était de bricoler les plannings du personnel pour mettre plus de monde le matin et moins le soir et les week-ends, bref, de déshabiller Pierre pour habiller Paul.

Un rassemblement organisé le soir même a de nouveau regroupé 200 personnes à Foucherans. La grève continue et les grévistes attendent d’être reçues par l’Agence régionale de santé dans les prochains jours.

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