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Politique
CFDT : en soutien à Macron… et aux patrons
Il n’y avait qu’un (petit) pas à franchir. De convergences en soutien ouvert, la direction de la CFDT a explicitement appelé à « battre la candidate du Front national, dimanche 7 mai, et donc à voter Emmanuel Macron au deuxième tour de l’élection présidentielle ».
Que le « donc » est admirable ! Le sursaut démocratique appelé de ses vœux par la centrale consisterait à mobiliser le boulanger, la boulangère et le petit mitron pour soutenir le candidat plébiscité par une large fraction de la bourgeoisie et des milieux d’affaires. On ne pourrait rejeter Le Pen qu’en apportant son soutien à celui qui a, à travers ses fonctions successives, accompagné les attaques légales contre le monde du travail, et ainsi favorisé la montée du Front national !
En fait, la direction de la CFDT écrit un paragraphe de plus à sa longue série de louanges à la politique propatronale du gouvernement Hollande, depuis les lois Macron jusqu’à la dernière mouture de la loi travail. Clairement, la centrale qui se veut « de proposition » a apporté depuis plusieurs années, apporte encore et apportera sans doute dans l’avenir son soutien au ministre, au candidat et peut-être prochain gestionnaire des affaires de la bourgeoisie.
Les patrons de grandes enseignes peuvent désormais concocter des accords sur le travail du dimanche, grâce à la manœuvre de la centrale qui les a signés à la place du syndicat commerce de l’Île-de-France, qui y était opposé. De même, les attaques contre les retraites de base et les complémentaires n’ont rencontré chez les dirigeants CFDT aucune opposition. Les accords dits de compétitivité prévus chez Renault, pour réaliser des milliers de suppressions d’emplois et la montée en flèche des profits, ont été mis en place, à deux reprises, grâce à la complicité des dirigeants de la CFDT. Enfin, la nouvelle convention d’assurance chômage, prévoyant la baisse de l’indemnisation des chômeurs âgés de plus de 50 ans, a été conclue selon les souhaits du Medef grâce au soutien actif de cette même direction CFDT.
Alors, quand Macron promettait de « redonner aux syndicats plus de place dans l’entreprise et dans la branche », il était l’homme qui parlait à l’oreille d’un tel syndicat… et qui recueille en retour son adhésion totale. Les syndiqués de la base, confrontés aux conditions de travail aggravées et aux cadences intenables, risquent de ne pas l’entendre ainsi.