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Tunisie : l’état d’urgence décrété contre les travailleurs
Samedi 4 juillet, huit jours après l’attentat de Sousse qui a fait 38 morts, le président tunisien Béji Caïd Essebsi a annoncé l’instauration d’un état d’urgence de trente jours, renouvelables, sur tout le territoire de la Tunisie. Des pouvoirs d’exception sont ainsi accordés à l’armée, à la police et aux autorités. Officiellement il s’agit de lutter contre le terrorisme mais, dans l’immédiat, les grèves et les rassemblements de travailleurs sont désormais interdits. Le président tunisien a d’ailleurs commencé son allocution annonçant l’état d’urgence en dénonçant les grèves qui paralysent le bassin minier où est extrait le phosphate, à Gafsa et Redeyef.
Depuis plusieurs mois en effet, les grèves se multiplient dans divers secteurs. Dans la région de Gafsa, les sites miniers ont été paralysés en avril et en mai, la production n’a repris qu’après un accord avec le gouvernement concernant l’embauche de 1 500 personnes. Dans cette région particulièrement touchée par la misère et le chômage, les manifestations, les blocages de route et les grèves se succèdent sans que le pouvoir ait réussi à y mettre fin.
Le gouvernement voudrait utiliser l’émotion suscitée par les actes terroristes pour faire accepter des mesures répressives à l’encontre des travailleurs. Et pour cela, il trouve le soutien des islamistes d’Ennahda, qui ont approuvé l’état d’urgence.