Euro ou monnaie nationale : le problème, c’est la domination du capital08/07/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/07/2449.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Euro ou monnaie nationale : le problème, c’est la domination du capital

Après la victoire du non au référendum, la sortie de la Grèce de l’euro est de plus en plus évoquée, par les uns comme une menace, par les autres comme une solution. Du point de vue des intérêts des couches populaires, cette manière de poser le problème est un piège et une diversion. Laisser penser que le niveau de vie de la population grecque dépend de l’appartenance à la zone euro est un mensonge. Euro ou pas, c’est la domination de la finance sur l’économie qu’il faut remettre en cause.

Les dirigeants de l’Union européenne osent encore prétendre que, sans le soutien financier de l’Europe, la Grèce s’effondrera, promettant les pires catastrophes à sa population. Comme s’ils se souciaient le moins du monde de la population grecque qu’ils ont étranglée et affamée depuis des années ! Dans l’Union européenne, les États les plus puissants dictent leurs conditions aux États les plus faibles et l’édification de la zone euro a permis aux bourgeoisies les plus riches de conforter leur domination sur les pays utilisant cette monnaie pour les mettre plus facilement en coupe réglée.

Mais, en même temps, l’euro n’est que la forme actuelle de cette domination. Avant l’euro, la Grèce était déjà tout autant soumise à cette domination du grand capital. Partout ailleurs dans le monde, combien de pays sont sous la coupe de capitaux détenus par la bourgeoisie des pays les plus riches, celle des États-Unis, du Japon, de la Grande-Bretagne, de l’Allemagne, de la France et d’autres ! Et cette domination ne s’arrête ni aux frontières monétaires ni aux frontières étatiques.

Que la Grèce quitte l’euro et revienne à sa propre monnaie ne garantira pas la moindre amélioration du niveau de vie pour les classes populaires. Une monnaie nationale qui se dévalue comme neige au soleil pourrait très bien être un moyen de réduire encore plus le pouvoir d’achat des travailleurs, en renchérissant tous les produits importés. Et faire croire que la solution à la crise se trouve dans le sens d’un repli nationaliste revient à absoudre la bourgeoisie grecque. C’est faire oublier que les ennemis des classes populaires sont aussi à l’intérieur.

Ce débat sur la sortie de l’euro revient à demander aux travailleurs comment ils souhaitent mourir : asphyxiés avec l’euro ou noyés avec une monnaie nationale ? Et tout cela pour éviter de pointer les causes fondamentales du problème : la domination de la finance, quels que soient les chemins qu’elle prend et quelle que soit son origine.

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