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Dans les entreprises
Cooperl - Lamballe : dirigeants fraudeurs
Le 2 juillet, les dirigeants de la Cooperl, à Lamballe dans les Côtes-d’Armor, abattoir numéro 1 du porc en France, ont été condamnés par le tribunal correctionnel de Saint-Brieuc à plus de 3 millions d’euros d’amendes pour faux, escroquerie et tromperie. Et le cadre à l’origine de la fraude, à deux ans de prison avec sursis.
Ils étaient accusés d’avoir commercialisé pendant deux ans et demi, de 2010 à 2012, 1 500 à 2 000 tonnes de viandes de porc contaminées aux salmonelles, une bactérie pouvant provoquer de graves intoxications alimentaires, en ayant falsifié les résultats de leurs autocontrôles. Cette opération frauduleuse aurait rapporté près de 3 millions d’euros.
La loi impose d’effectuer cinq prélèvements en vue de recherche de salmonelles. La Cooperl en effectuait le double, de façon à remplacer les mauvais résultats par des bons.
Au cours de leur procès, les 24 et 25 mars derniers, les dirigeants de la Cooperl étaient restés muets, refusant de répondre aux questions. Les avocats de la société avaient déclaré que la Cooperl disposait de ses propres services de contrôle et que… personne n’avait été malade ! Du coup ils ont été relaxés pour les faits de mise en danger de la vie d’autrui.
C’est un fait que, depuis quelques années, les grosses entreprises d’abattage comme la Cooperl disposent de leur propre service de contrôle sanitaire. Auparavant, ce contrôle était effectué par des laboratoires publics comme celui de Ploufragan, près de Saint-Brieuc, le laboratoire Labocea.
Le 26 mars dernier, plus de la moitié du personnel de ce laboratoire s’était mis en grève pour dénoncer les suppressions de postes et la dégradation de ses conditions de travail.
Voilà où mène la diminution des moyens accordés à des services publics de contrôle sanitaire indépendants des entreprises. C’est faciliter toutes les dérives connues des grands groupes de l’agroalimentaire, qui sont prêts à prendre le risque d’empoisonner la population.