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Leur société
Grand magasin de la Samaritaine (Paris) : La fin du secret de polichinelle
Le groupe LVMH a annoncé ce qu'il comptait faire de la Samaritaine, le grand magasin parisien qu'il avait fermé en juin 2005. À l'intérieur du bâtiment, dont la façade est classée monument historique, 50 000 mètres carrés de bureaux et de commerces seraient aménagés, ainsi que 2 400 mètres carrés alibi de logements sociaux. Mais, quelle surprise, le coeur, et la raison de toute l'affaire, sera la construction d'un hôtel de luxe de 14 000 mètres carrés, avec vue imprenable sur la Seine, de Notre-Dame au Louvre.
LVMH veut profiter du boom sur les palaces parisiens. En effet, les profits de l'hôtellerie de luxe à Paris ont augmenté de 26 % en 2007 ; ses plus de 3 000 chambres, quasi toutes occupées du 1er janvier au 31 décembre, se louent en moyenne 833 euros la nuit. Le prix d'une suite peut atteindre plusieurs milliers d'euros, si on en trouve une de libre. Il faut bien que les millionnaires dépensent leur argent quelque part...
Lors de la fermeture, LVMH invoquait la nécessité de travaux pour mettre le bâtiment aux normes de sécurité. Le groupe avait alors assuré que les 725 employés du grand magasin seraient reclassés. Cela n'a pas été le cas. Au mois de mai dernier, des travailleurs ont profité de l'assemblée générale des actionnaires pour interpeller Bernard Arnault, le PDG et principal actionnaire de LVMH : trois ans après la fermeture, plusieurs dizaines de travailleurs sont toujours sans emploi. La seule réponse a été les huées des actionnaires à l'encontre des travailleurs. Quant aux plus de six cents démonstrateurs qui travaillaient sur le site sans être salariés de LVMH, le groupe ne s'est jamais senti tenu de se préoccuper de leur sort.
Lorsque les salariés de la Samaritaine affirmaient que la sécurité n'était qu'un prétexte qui cachait bien mal une opération immobilière, LVMH parlait sans rire de « procès d'intention ». On voit ce qu'il en est aujourd'hui.
Quant au ministre de l'Emploi de l'époque et autres sommités, y compris le maire de Paris, qui juraient la main sur le coeur que tout serait fait pour préserver les emplois, gageons qu'ils seront sur la photo le jour de l'inauguration du palace.