Leur société

Lycées : violences de l’État envers les grévistes

Face aux grèves contre la baisse des moyens ou la réforme de retraites, recteurs et préfets n’hésitent pas à employer la manière forte contre ceux qui protestent.

Au lycée Alfred-Nobel à Clichy-sous-Bois, les enseignants ont fait grève le 13 février, faute d’avoir obtenu une audience au rectorat concernant la baisse de 75 heures d’enseignement à la rentrée prochaine.

Arrivés à 7 h du matin avec des pancartes, les grévistes ont été insultés et violentés par une équipe mobile de sécurité, EMS, du rectorat appelée par la proviseure. Un communiqué des enseignants, élus et sections syndicales du lycée dénonce : « Les employés de l’EMS nous ont violemment molestés, allant même jusqu’à blesser l’une de nos collègues et donner volontairement au passage des coups de coude dans le ventre et le dos. » Les quatre agents de sécurité ont multiplié les remarques misogynes envers les femmes : « Toi, je ne te parle pas, gamine », ou encore : « T’es enceinte ? Ben justement je te conseille de pas rester là, toi. » Ils ont traité les grévistes de « chialeuses et de guignols » et tout en les filmant ajoutaient : « Ils sont beaux les professeurs qui ne font rien. Allez, au travail ! »

À la cité scolaire Voltaire, à Paris, les élèves ont subi l’intimidation et les propos racistes de la part cette fois des agents de police. Dans un communiqué, les sections syndicales dénoncent que jeudi 16 février, jour de grève contre la réforme des retraites, vers 6 h 45, 15 lycéens ont été pris à partie alors qu’ils transportaient des poubelles et plaqués au mur. Les policiers ont multiplié les propos racistes : « ­Allez faire chier les Chinois, les Indiens et les Noirs, pas les Blancs comme nous. » « ­Allez en Seine Saint-Denis pour dire aux Arabes et aux Noirs qui viennent d’Afrique d’arrêter de faire des gosses. »

La semaine précédente, au lycée Racine, à Paris,le 7 février, plusieurs élèves, lors d’un blocage pacifique, ont été matraqués et ont reçu des gaz lacrymogènes. Trois mineurs ont été placés en garde à vue et font l’objet d’une procédure judiciaire.

Mais, loin de dissuader de riposter, de tels agissements ne peuvent que renforcer la colère.

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