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Leur société
Banque Rothschild : dynastie bourgeoise
La branche française de la famille Rothschild s’apprête à retirer de la Bourse sa banque d’affaires, Rothschild & Co.
Elle préfère un partenariat avec quelques familles de la grande bourgeoisie, les Peugeot, Dassault, Wertheimer (Chanel) ou encore les Giuliani, enrichis dans la pharmacie.
Si la Bourse est un moyen de lever des capitaux, les entreprises qui y sont cotées sont soumises aux aléas des marchés financiers. Elles peuvent faire l’objet d’attaques et sont soumises à quelques règles de transparence que certains estiment trop contraignantes. Se financer directement, entre pairs, pour ne pas dire entre amis, confère à des banquiers d’affaires une plus grande indépendance et davantage de discrétion pour préparer leurs opérations.
Fondée en 1817, la banque Rothschild avait été nationalisée en 1982 par Mitterrand. Avec l’indemnité versée par le Trésor public et grâce à ses nombreuses relations au sein de l’État, David de Rothschild a pu transformer une société héritée de sa famille, mais devenue une coquille vide (la compagnie ferroviaire Paris-Orléans), en une entreprise de conseil et de gestion des portefeuilles d’actions. Dès 1984, Mitterrand toujours au pouvoir, cette société retrouva une licence bancaire et put prospérer, sous le nom de Rothschild & Co. Elle organisa nombre des privatisations de grandes entreprises engagées sous tous les gouvernements depuis Chirac et se spécialisa dans les fusions-acquisitions. Elle est aujourd’hui l’une des premières banques d’affaires françaises.
Rothschild & Co résume quarante ans d’évolution du capitalisme : privatisations, fusions-acquisitions, rachats d’entreprises sont autant de moyens de drainer les richesses produites par les travailleurs vers une petite minorité de riches familles. Ce dernier arrangement entre Rothschild, Dassault, Peugeot et les autres montre que le monde de la finance n’a rien de virtuel. On y retrouve quelques dizaines de dynasties de grands bourgeois qui exercent leur pouvoir sur la société. La bonne nouvelle, c’est qu’ils ne seront pas si nombreux à exproprier : on a déjà les noms.