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Editorial
Aucun soutien à leur sale guerre !
Cela fait un an que l’armée russe a envahi l’Ukraine. Un an que les bombes tombent indistinctement sur des immeubles d’habitation et sur des sites stratégiques. Un an, avec toujours plus de destructions, de morts et de drames. C’est une tragédie, un immense retour en arrière pour l’Ukraine, et aussi pour la Russie.
Chaque jour, des dizaines ou des centaines de soldats meurent, tant du côté ukrainien que russe dans la boue des tranchées, sous des tirs d’artillerie ou dans des corps-à-corps qui rappellent les atrocités de la guerre de 1914. Et, livraison d’armes après livraison, tout est mis en œuvre pour que cette boucherie dure des mois, sinon des années.
Il ne faut pas l’accepter. Cette guerre n’a rien d’une guerre juste. Les Ukrainiens sont devenus, à leur corps défendant, les instruments, les otages et les victimes d’une rivalité qui les dépasse : celle qui oppose le camp impérialiste, mené par les États-Unis, à la Russie.
L’invasion de l’Ukraine par l’armée russe a été la réponse monstrueuse de Poutine à l’avancée politique, économique et militaire des puissances occidentales à l’est de l’Europe. Car, depuis la chute de l’Union soviétique, les États-Unis et l’Union européenne sont à la manœuvre pour placer cette région dans leur orbite. C’est pour cette raison que la guerre fait rage au Donbass depuis 2014. Elle opposait, déjà, des indépendantistes pro-russes et des forces ukrainiennes armées et entraînées par les États-Unis.
Jusqu’ici, Biden a fermé la porte à toute négociation avec Poutine. Il l’a encore montré lors de sa visite surprise à Kiev, où il s’est engagé à livrer des armes de plus en plus sophistiquées pour affaiblir la Russie et, si possible, la mettre à genoux. Et les États-Unis y parviendront peut-être sans avoir à compter leurs morts au combat, puisque les morts sont ukrainiens !
Les Ukrainiens servent de masse de manœuvre dans une guerre qui ne leur apportera pas la liberté et qu’ils paieront de multiples façons. Et c’est ce qui nous attend, nous aussi, si nous marchons dans cette guerre. Le militarisme a pris une ampleur inégalée depuis des décennies. L’affrontement entre les États-Unis et la Chine menace de plus en plus. Les deux pays se livrent déjà une guerre économique féroce à l’échelle du monde. Que se passera-t-il si la Chine décide de livrer des armes à la Russie ?
La guerre en Ukraine peut, à tout moment, faire basculer le monde vers une troisième guerre mondiale. La propagande va-t-en-guerre pousse déjà à diviser le monde entre démocraties et autocraties, entre forces de paix et agresseurs fous furieux. Mais les États-Unis ou la France n’ont jamais hésité à intervenir militairement quand leurs intérêts étaient en jeu.
Ces dernières années, ils sont allés jusqu’à détruire l’Irak et la Libye pour se débarrasser de régimes qui leur résistaient. Aujourd’hui, ils ferment les yeux sur les entreprises de colonisation de l’État d’Israël contre les Palestiniens.
Les puissances occidentales se posent en pacifistes parce que, la plupart du temps, elles n’ont pas besoin d’intervenir militairement pour leur brigandage international : la puissance de leur capital et de leurs dollars leur suffit à corrompre et soumettre bien des dirigeants. Mais la misère et le dénuement qu’elles provoquent ne font pas moins de morts et de drames que les bombes.
Les grandes puissances se portent toujours volontaires pour « libérer » les peuples opprimés… par leurs concurrents. Dans les faits, elles constituent un front unique contre les exploités. Quand Poutine est un dictateur qui défend, à la tête d’un appareil d’État répressif, les intérêts de la bureaucratie et des milliardaires russes, Biden et Macron défendent les intérêts de leurs capitalistes et Zelensky protège ceux des oligarques ukrainiens.
Les travailleurs n’ont à se ranger ni dans un camp ni dans l’autre. La seule porte de sortie qui puisse garantir que le conflit prenne fin et ne recommence pas demain, c’est que les travailleurs refusent de servir de chair à canon et se retournent contre leurs propres dirigeants.
Sans les travailleurs, rien ne peut être produit. Rien ne peut s’échanger, rien ne peut fonctionner. Même pour faire la guerre, produire les armes et les acheminer, les gouvernements ont besoin de nous. Sans notre consentement, il n’y a pas de guerre possible.
Alors, préparons-nous à refuser l’union sacrée derrière Biden et Macron. Reprenons le mot d’ordre de Marx : « prolétaires de tous les pays, unissons-nous », contre la classe capitaliste qui nous exploite. Unissons-nous contre ses politiciens qui dressent les peuples les uns contre les autres et nous mènent à la guerre !
Bulletins d’entreprise du 20 février 2023