Leur société

Baisse du chômage : seulement dans les chiffres

Après le président de la République, la ministre du Travail s’est félicitée le 27 décembre de la baisse du nombre de chômeurs. On serait revenu aux chiffres d’il y a quinze ans, toutes catégories confondues d’après Macron, seulement pour les jeunes d’après Borne.

Leurs services donnent pourtant d’autres chiffres et indiquent que le nombre de sans-emploi officiellement recensés n’est toujours pas revenu à son niveau d’avant la pandémie. De plus, si les statistiques indiquent bien une baisse des chômeurs de catégorie A (sans aucun emploi), elles montrent une augmentation de ceux de catégorie B et C (employés à temps partiel). Les nouveaux emplois sont donc très largement des emplois à temps partiel, avec des salaires insuffisants pour vivre.

Toutes déclarations gouvernementales et administratives confondues, sachant que les travailleurs licenciés à l’approche de la retraite ne sont pas comptabilisés, que les chômeurs mis en formation sont sortis des listes, que les radiations vont plus vite que les recherches d’emploi, qu’un autoentrepreneur peut crever de faim sans outrager les statistiques, il reste tout de même officiellement dans ce pays 5,67 millions de travailleurs sans emploi ou avec un emploi qui ne permet pas de vivre.

Les déclarations indécentes et mensongères des milieux gouvernementaux peuvent être confrontées à celles des associations comme les Restos du cœur, le Secours populaire, le Secours catholique, etc. Toutes disent que les besoins augmentent, que les jeunes, y compris les enfants, représentent une partie croissante des personnes secourues, que la crise économique et sociale consécutive à la pandémie a jeté dans la misère, voire à la rue, de nouveaux contingents. Les associations se disent à bout de forces et de ressources, alors même que l’hiver multiplie les besoins.

Voilà le résultat de la pression constante exercée par le grand patronat sur le nombre d’emplois et le niveau des salaires, directement ou en faisant pression sur les sous-traitants. Le patronat a réussi à faire tomber une partie des salaires en dessous du minimum acceptable et compte sur la charité publique pour compléter.

Il n’est pas surprenant à ce compte-là que la Bourse batte des records !

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