Leur société

Rixes entre bandes : la démagogie sécuritaire n’y changera rien

Les 22 et 23 février, dans l’Essonne, deux adolescents de 14 ans sont morts poignardés dans des bagarres entre groupes de jeunes rivaux venus de différents quartiers.

Un autre jeune, âgé de 13 ans, a été gravement touché à la gorge mais a survécu. Le vendredi 26 février, c’est à Bondy qu’un adolescent était tué par deux autres jeunes.

Quelques heures après les premiers décès, le 23 février, le ministre Darmanin est intervenu face aux médias pour annoncer quelques dizaines de policiers en renfort et une réunion de préfets. Mais il a surtout rejeté la faute de ces violences sur les parents et sur les messageries utilisées par les jeunes, qui seraient indéchiffrables pour la police. Il est en revanche facile de déchiffrer dans ces déclarations une démagogie sécuritaire désormais habituelle, surtout à l’approche des élections. Mais les coups de menton et les quelques renforts de police ne changeront rien pour les habitants dont les enfants sont victimes de ces violences aveugles.

Ces bagarres entre bandes sont certes loin d’être des faits nouveaux. Depuis toujours, le revers de la société capitaliste, dominée par les plus riches et leur recherche de profits, est l’existence de la délinquance et de ces bandes de voyous. Les quartiers populaires sont les premiers à les subir, du fait du pourrissement de la vie sociale, sur fond de misère, de chômage et de trafics de drogue. Le gouvernement, comme les précédents, a contribué à cette dégradation, en réduisant comme peau de chagrin les services publics accessibles aux familles populaires.

On n’y échappera certainement pas avec plus de matraque et des leçons de morale sur l’autorité parentale. C’est en comptant sur la solidarité entre travailleurs, entre voisins, que les familles populaires qui refusent de faire les frais de ces violences aveugles ont pu parfois les faire reculer et en protéger les enfants. À ce pourrissement de la société, il faut opposer la force collective des travailleurs, avec la volonté d’en finir avec une économie basée sur la loi de la jungle.

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