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- Lutte ouvrière n°2744
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Dans les entreprises
Groupement d’employeurs : un ou plusieurs patrons…
Les entreprises qui utilisent depuis des décennies les différents types de contrats précaires existants, le travail détaché et la sous-traitance, développent depuis une dizaine d’années une nouvelle forme de travail précaire.
Ainsi, des sociétés adhè- rent à un groupement d’employeurs (GE) qui procède à la répartition du personnel du groupement en fonction des besoins de ses adhérents. Fin 2016, il existait 4 000 groupements de ce type, qui embauchaient 40 000 salariés à temps plein ou partiel. Prévu en 1985 au départ pour les entreprises de moins de dix salariés, ce type de groupement est ouvert depuis 2011 à toutes les entreprises, quelle que soit leur taille. Et, grâce à la loi Travail, ils sont devenus éligibles aux aides à l’embauche et à celles concernant l’apprentissage.
Ces groupements sont censés être des associations à but non lucratif. Dans la réalité, un certain nombre de grands groupes, La Poste, Carrefour, Nestlé et bien d’autres, confient à des sociétés commerciales la charge de leur fournir des salariés. L’une d’elles est D2I Group, dont les finances se portent bien.
Le ministère du Travail présente cette solution comme bénéfique pour les employeurs mais aussi pour les salariés. Ce serait une façon de développer des CDI. Seulement, les embauchés sont exclus d’un certain nombre de primes et d’avantages des salariés de l’entreprise où ils travaillent. Lorsque plusieurs secteurs sont réunis, ce sont les employeurs qui choisissent la convention collective. Et surtout ce système favorise encore plus les pressions sur les salariés.
Alors en échange d’une certaine stabilité d’emploi, tout le reste est revu au rabais. Quant aux patrons, ils ont une possibilité supplémentaire de détourner le Code du travail.