Ewellix – Chambéry : les travailleurs se rebiffent03/03/20212021Journal/medias/journalarticle/images/2021/03/P13-2_Lassemblee_generale_des_grevistes_dEwellix_C_LO.jpg.420x236_q85_box-0%2C75%2C800%2C525_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Ewellix – Chambéry : les travailleurs se rebiffent

Mardi 23 février, plus d’une centaine de travailleurs sur 250 du site chambérien d’Ewellix, dans la zone industrielle de Bissy, se sont mis en grève.

Illustration - les travailleurs se rebiffent

Dans cette usine qui produit des engrenages et des organes mécaniques de transmission pour de nombreux secteurs de l’industrie, la grève concernait principalement l’équipe du matin, mais aussi une partie de l’équipe de nuit et de celle de l’après-midi. La production s’est vite trouvée à l’arrêt, seuls restant dans les ateliers les intérimaires et les CDD récemment repris. Les grévistes refusaient les propositions de la direction faites dans le cadre des négociations annuelles obligatoires (NAO). Elle avançait 0,5 %, alors même que les travailleurs n’avaient eu aucune augmentation l’an passé et que la prime d’intéressement avait fondu comme neige au soleil. Il n’était pas question de se faire voler une année de plus.

La colère était d’autant plus grande que la plupart des salariés ont connu également en 2020 des pertes de revenus importantes liées au chômage partiel. Un rattrapage s’imposait. Il fallait aussi montrer à Bajeux, le dirigeant de l’entreprise, que les travailleurs n’acceptent plus son mépris et ses attaques répétées depuis le rachat du site au géant mondial SKF en 2018.

Les grévistes se sont massés devant le portail pour discuter fraternellement. Ils savaient que Bajeux a précédemment mené à bien la fermeture de plusieurs sites du groupe SKF et des plans de suppressions d’emplois. Ils savaient aussi que le nouveau propriétaire, le fonds d’investissements Triton, qui possède des participations dans des dizaines d’entreprises, a largement les moyens de payer.

Lorsque les responsables syndicaux (CGT, largement majoritaire dans l’effectif ouvrier, FO et CFDT) sont revenus d’une première réunion avec la direction, les travailleurs ont refusé d’accepter les « avancées » obtenues. Le compte n’y était pas et beaucoup se souvenaient de la précédente grève, il y a deux ans, qui avait permis d’arracher une augmentation. L’assemblée générale a également demandé le paiement des heures de grève.

Après trois heures de grève, le patron a lâché 1,6 %, avec un paiement fractionné. Une heure plus tard, la délégation syndicale est revenue avec la proposition d’une augmentation d’un peu plus de 2 %, en prenant en compte les augmentations individuelles, et les heures de grève de l’équipe du matin seraient payées.

Ça ne suffit certes pas mais, à un moment où les patrons sont à l’offensive, la lutte a permis de se faire respecter, de tisser des liens de camaraderie et de récupérer une partie de ce que le patronat vole tout au long de l’année aux travailleurs.

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