Projet de budget 2021 : vannes ouvertes pour les profits30/09/20202020Journal/medias/journalnumero/images/2020/09/2722.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Projet de budget 2021 : vannes ouvertes pour les profits

Après des années où l’État prenait prétexte de la lutte contre le déficit budgétaire pour imposer des mesures d’économies, le gouvernement a complètement changé son fusil d’épaule lors de la présentation du projet de budget 2021 au Conseil des ministres du lundi 28 septembre.

Au diable le rétablissement tant vanté de l’équilibre des finances publiques ! Après 195 milliards de déficit en 2020, le gouvernement en prévoit 153 milliards de plus l’année prochaine. Inutile de préciser que les financiers s’en pourlèchent déjà les babines, avec au moins 260 milliards d’euros d’emprunts d’État supplémentaires au menu. Le ministre des Comptes publics, Olivier Dussopt, a quand même tenu à préciser qu’il faudrait rembourser. Il a simplement omis de préciser, mais c’est une évidence pour ces gens-là, que ce serait aux salariés de le faire.

En réalité, le gouvernement n’est pas capable de prévoir l’ampleur du ralentissement économique et des dépenses qu’il sera amené à faire, en plein redémarrage de l’épidémie de Covid. Mais cela ne l’empêche pas d’utiliser la méthode Coué en tablant sur une croissance de 8,1 % en 2021, et même sur une reprise peu vraisemblable de l’investissement, dans un contexte où les patrons voient les marchés se rétrécir de plus en plus.

Mais qu’importe si le budget prévisionnel est mort-né ! Les vannes sont désormais ouvertes aux profits de la grande bourgeoisie. Dix milliards de baisse des impôts de production, six milliards pour baisser les impôts sur les sociétés, d’autres encore pour commencer à supprimer la taxe d’habitation des plus riches. Et tout cela vient s’ajouter au transfert d’argent public que l’État organise en permanence au profit de la bourgeoisie.

Mode écologique oblige, surtout en période préélectorale, le gouvernement a tenu à passer au peignevert son projet, affichant une hausse importante de budgets, dans le cadre de la prétendue transition écologique en faveur des vendeurs de champs d’éoliennes et de panneaux photovoltaïques, des géants du bâtiment déjà dans les starting-blocks pour s’emparer du marché de l’isolation thermique. Les affairistes qui rêvent de profits futurs dans l’hydrogène ont des étoiles plein les yeux, après la promesse d’une nouvelle prise en charge par l’État des recherches en la matière.

Mais dans sa présentation, Le Maire n’a pas évoqué la suppression de 1 000 postes du ministère de la Transition écologique, de 2 000 au ministère du Budget, et de 500 emplois au ministère du Travail et de l’Emploi.

Commentateurs et politiciens vont discuter à perte de vue sur les équilibres et les déséquilibres budgétaires. Mais, de même que pour la bombe atomique de la chanson « la seule chose qui compte est l’endroit où c’qu’elle tombe », pour un budget c’est la classe sociale qu’il sert. Et, en l’espèce, il s’agit d’un budget de sauvegarde exclusive des profits des plus gros actionnaires.

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