Espagne : manifestations de colère à Madrid30/09/20202020Journal/medias/journalnumero/images/2020/09/2722.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Espagne : manifestations de colère à Madrid

Une vague d’indignation populaire a explosé à Madrid pendant plusieurs jours et culminé dimanche 27 septembre quand des milliers de personnes ont manifesté dans différents lieux de la capitale.

Elles réclament la démission de la présidente de la Communauté de Madrid, Isabelle Diaz Ayuso, membre du parti populaire de droite qui dirige la Communauté avec l’appui du parti centriste Ciudadanos et du parti d’extrême droite Vox.

Les raisons de cette colère sont multiples et liées à l’inquiétude devant l’insuffisance des moyens pour faire face à la deuxième vague du Covid-19 : attentes interminables devant les centres de santé, médecins de famille débordés avec plus de 80 patients par jour, manque de médecins, d’infirmières, de personnel dans les hôpitaux et les « maisons des anciens. »

Mais la goutte d’eau qui a fait déborder le vase a été le choix fait par Ayuso de confiner les quartiers ouvriers du sud de Madrid, attribuant la responsabilité de la pandémie aux quartiers populaires et « au mode de vie des immigrés latino-américains ». Les habitants de ces quartiers, près d’un million, doivent maintenant présenter un document écrit pour justifier leurs déplacements. On ne peut plus prendre un café dans un bar de son quartier, mais en traversant la rue et en passant dans un quartier non confiné, on le peut. Une employée de maison peut emmener les enfants qu’elle garde dans un parc du riche quartier de Salamanque, mais pas question de sortir ses propres enfants dans son quartier !

Des manifestations se sont multipliées, animées par des associations de quartier, des voisins, et des groupes de travailleurs s’y sont joints qui, depuis le mouvement des Indignés, se regroupent sous le nom de « marées » : marée verte pour les enseignants et blanche pour les soignants, portant des tee-shirts aux couleurs de leur profession. Les pancartes et les slogans étaient sans ambiguïté : « non au confinement de classe », « ils détruisent nos quartiers et maintenant ils nous enferment », « davantage de médecins et d’enseignants et moins de policiers », « nous sommes pour la Santé publique ».

Le gouvernement socialiste, après avoir vainement tenté de s’entendre sur la politique à mener avec Ayuso, envisage maintenant un confinement total de Madrid. Les protestations de ces derniers jours sont la réponse méritée au cynisme de dirigeants qui, en désignant la classe ouvrière de Madrid, les pauvres et les immigrés, comme responsables de la deuxième vague du Covid, essaient de cacher le fiasco total de leur politique sanitaire.

La colère qui s’exprime en ce moment devra se transformer en lutte sociale, exigeant la création massive d’emplois dans la santé l’éducation et les transports publics.

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