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- Lutte ouvrière n°2722
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Dans les entreprises
SPB – Le Havre : “Salariés en colère”
C’est avec ces mots que les travailleurs de SPB, un courtier spécialisé dans l’assurance des moyens de paiement (cartes bancaires), des voyages ou des téléphones, se sont désignés, notamment lors de la manifestation du 17 septembre au Havre.
Depuis juin, ils dénoncent leur patron, qui a profité de la situation d’après-confinement pour leur annoncer, en visioconférence, un plan de suppressions d’emplois. 68 des 470 salariés du site historique du Havre, qui pour beaucoup sont des femmes et des jeunes, vont être licenciés. Le site d’Alençon, qui fonctionne depuis six ans, va entièrement fermer, avec ses 51 emplois. À l’échelle internationale, le groupe veut licencier 230 de ses 1 800 salariés.
SPB ment sur ses difficultés. D’abord, rien n’est clair sur ce que la période de confinement de quelques mois lui a réellement coûté : si les contrats sur les voyages ont pu chuter, ce n’est peut-être pas le cas de tous, et les travailleurs devraient pouvoir contrôler les comptes de l’entreprise. Ensuite, ce groupe réalise chaque année de gros bénéfices (3,5 milliards en 2019). Cela lui a permis de racheter d’autres sociétés. En 2014, SPB avait annoncé l’embauche d’une centaine de personnes pour étendre ses activités, dans un bâtiment issu de l’ancien site Moulinex d’Alençon, et à ce titre la firme a bénéficié de 400 000 euros de subventions de la communauté urbaine de cette ville.
Enfin, la fortune de l’actionnaire unique, Jean-Marie Guian, s’élèverait à 250 millions d’euros, ce qui le placerait parmi les 500 plus grandes fortunes du pays. Ce patrimoine pourrait, par exemple, faire vivre pendant un an presque 7 000 salariés payés 1 800 euros mensuels, cotisations comprises.
La colère des travailleurs est entièrement justifiée. Aucun emploi ne doit être supprimé.