La Poste : condamnée pour manquement à la sécurité22/04/20202020Journal/medias/journalnumero/images/2020/04/2699.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

La Poste : condamnée pour manquement à la sécurité

À la suite d’une action engagée le 24 mars par la fédération SUD des activités postales et des télécommunications devant le tribunal des référés du tribunal judiciaire de Paris contre La Poste, le juge a rendu son jugement le 9 avril 2020.

La fédération SUD réclamait le renforcement des mesures de sécurité pour les 250 000 postiers, dans tous les services du groupe, y compris pour les milliers d’intérimaires ou CDD recrutés depuis peu. Une partie des demandes de SUD n’a pas été prise en compte, mais La Poste s’est vu rappeler l’obligation de mettre au point un Document unique d’évaluation des risques, le tribunal lui ordonnant « d’élaborer et de diffuser ce document dans les meilleurs délais ».

C’est dans le cadre de cette instance judiciaire que La Poste a avoué posséder : « 486 000 lots de 50 masques », soit 24,3 millions de masques, ce qu’elle avait caché au personnel. Quant aux 33 mesures de protection que La Poste prétend avoir prises, reste à voir si elles sont effectives.

Le jugement, lui, affirme que ce qui a été fait jusqu’à présent est insuffisant au regard des risques encourus, et demande que ce Document unique d’évaluation des risques soit élaboré avec « les CHSCT compétents, les organisations syndicales et, dans la mesure du possible, les personnels concernés ». Le « possible », dépendra évidemment de la volonté des militants et des travailleurs combatifs d’évaluer eux-mêmes quels sont les risques et les protections prévues.

En outre, le même jugement rappelle les directives de l’agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail, l’ANACT, en date du 20 mars, qui prévoit que dans toutes les entreprises, les mesures contre le Covid-19 doivent être prises « en associant les représentants du personnel et en prenant l’avis des travailleurs les plus concernés par la réorganisation de la production ». Le jugement précise en outre qu’il faut définir les conditions de travail du personnel appelé en renfort, CDD ou intérimaires.

Qu’elles vont être les réactions de La Poste et de ses différents responsables intermédiaires ? Plus que sur leur volonté de se conformer au jugement, ce sera aux travailleurs de lutter pour se faire respecter.

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