Paris 14 : la direction recule devant les postiers22/04/20202020Journal/medias/journalnumero/images/2020/04/2699.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Paris 14 : la direction recule devant les postiers

Peu de temps après le jugement condamnant la Poste à mettre sur pied un Document unique d’évaluation des risques, le syndicat CGT de Paris 14 écrivait à la direction pour demander la mise au point sans délai, en liaison avec le personnel, de ses modalités d’application.

Le Lundi de Pâques à 20 heures, le responsable CGT recevait un courrier, prétendument mis au point le 1er avril, qui se contentait d’énumérer les dispositions générales. La direction convoquait un CHSCT pour que ce document soit adopté le mercredi suivant. La CGT répondait qu’il n’avait aucune valeur et exigeait le respect, au centre de Paris 14, des obligations contenues dans le jugement. Elle rappelait qu’un collègue intérimaire, à la suite des travaux multiples qu’il s’était vu imposer, sur différents postes et même au-delà de sa vacation, avait été contaminé par le Covid-19 et hospitalisé en réanimation.

Mardi 14 avril, les salariés présents sur le site, essentiellement des intérimaires, commençaient à réagir en parlant de ce qui n’allait pas et de l’absence de réelles mesures de protection. La direction brillait par son absence. Et le lendemain, par un retournement complet, le directeur, accompagné d’un cadre de la direction centrale parisienne de La Poste, faisait savoir son accord avec tout ce que la CGT avait réclamé : le document serait élaboré avec le personnel, en prenant en compte ses demandes. La direction prétendait même que la version qu’elle avait tenté de faire passer n’était qu’un simple rappel des règles générales.

Les deux jours suivants ont été consacrés à voir tout le personnel présent, secteur par secteur, pour discuter des conditions de travail. Les postiers, visiblement encouragés par l’idée exprimée que « sans nous, La Poste ne peut pas tourner, c’est à nous de décider des mesures de sécurité », faisaient entendre leurs plaintes et leurs demandes à tous les représentants de la direction. Les plus décidés étaient les jeunes intérimaires qui refusaient les demandes de la direction voulant leur faire faire le travail de leurs collègues, partis du fait des conditions de travail qu’on voulait leur imposer. Du coup, la direction devait recruter des remplaçants dès le lendemain.

Le document en cours d’élaboration sera soumis à tous les postiers du centre avant d’être adopté et il restera amendable. Voilà qui en tout cas a changé le climat et renforcé le moral des postiers.

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