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- Lutte ouvrière n°2699
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La société en crise
Fnac-Darty : l’État aux petits soins
Fnac-Darty va bénéficier d’un prêt de 500 millions garanti par l’État à 70 %. Ce prêt est « le premier que l’État français octroie à une grande entreprise française », mais ce ne sera pas le dernier grand groupe à en profiter.
Ces millions sont prêtés par plusieurs banques, BNP Paribas, la Société Générale ou encore la Banque Postale, qui réalisent ainsi un investissement intéressant et sans risque. En échange, le groupe devrait s’engager à ne pas verser aux actionnaires les dividendes de 2019, une demande que le gouvernement fait sans y croire une seule seconde.
Pour obtenir gain de cause, le directeur général du groupe, Enrique Marquez, a avancé la nécessité de faire face à une baisse de 30 % des ventes en mars, en raison du confinement, 30 % seulement pourrait-on dire. En effet, malgré la fermeture de ses magasins, le groupe Fnac-Darty n’a pas interrompu ses activités. Ses ventes en e-commerce ont doublé, voire triplé, de l’aveu même du directeur. Et les fonds garantis par l’argent public porteront les liquidités du groupe à plus d’un milliard d’euros d’après la CGT.
Par contre les salariés des divers magasins, qui sont pour la plupart en chômage partiel, ne savent pas s’ils vont toucher l’intégralité de leurs payes. En effet, la Fnac ne s’est toujours pas engagée à compléter les 16 % du salaire net qui ne sont pas pris en charge par les aides de l’État. D’après la CGT, l’enseigne soumet le paiement de ce complément de salaire à la signature d’un accord qui priverait les salariés de la Fnac de jours de congés payés, de jours de RTT, et remettrait en cause les accords du temps de travail.
Pour ceux qui pouvaient encore en douter, on voit là à qui profitera le plan d’aide dit « national » de 110 milliards d’euros.