Mille milliards de dollars : le cash du siècle (pour l’instant)27/02/20192019Journal/medias/journalnumero/images/2019/02/2639.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Mille milliards de dollars : le cash du siècle (pour l’instant)

En 2018, les cinq cents plus grandes sociétés américaines ont dépensé la somme record de mille milliards de dollars pour racheter leurs propres actions. Toutes les grandes entreprises cotées procèdent à ce genre d’opération, partout dans le monde. En dix ans, Apple y a consacré 250 milliards de dollars, Exxon Mobil et Microsoft près de 100 milliards, etc.

Racheter ses propres actions permet d’en faire monter le cours, tout en en réduisant le nombre, augmentant ainsi le dividende. C’est donc tout simplement un moyen de distribuer de l’argent aux actionnaires.

Outre le profit normal, si l’on ose dire, généré par l’exploitation des travailleurs sur toute la planète, les entreprises américaines ont bénéficié l’an passé d’un important coup de pouce gouvernemental. Trump n’a pas seulement diminué les impôts sur les grandes entreprises, augmentant ainsi automatiquement leurs profits. Il leur a également permis de rapatrier sans frais les liquidités déposées dans les paradis fiscaux pour échapper à l’impôt. Pour une entreprise comme Apple, cela représente des centaines de milliards de dollars. Quant aux sociétés qui ne disposent pas de suffisamment de cash pour racheter leurs actions, elles peuvent toujours emprunter aux banques pour le faire et satisfaire ainsi leurs actionnaires…

L’année 2018 se solde donc par un transfert de mille milliards de dollars vers les coffres de l’infime minorité des familles de capitalistes les plus riches, ceux qui détiennent des paquets d’actions des grandes entreprises américaines. Les profiteurs du système affirment que ce monceau de capital va s’investir dans de nouvelles entreprises, aidant ainsi à créer de nouvelles richesses et de nouveaux emplois. C’est faux. Aujourd’hui, les capitalistes accroissent leurs fortunes en détruisant les emplois, en renforçant l’exploitation, en privatisant les biens collectifs, en cannibalisant toute la société. Leur fortune s’accroît en même temps que le niveau de vie des classes travailleuses diminue et que la société régresse. Tout au plus ces mille milliards volés aux prolétaires du monde entier contribueront à faire grimper la cote des tableaux de maître, à augmenter la longueur des yachts et le prix des grands crus classés.

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