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Leur société
Chômeurs : les indemnités menacées
Mercredi 20 février, les négociations entre organisations patronales et syndicales au sujet de l’assurance chômage ont abouti à un échec. Le gouvernement doit maintenant reprendre la main et pourrait réformer par décret.
Dans sa lettre de cadrage, il avait fixé l’objectif de 3,9 milliards d’euros d’économies en trois ans. Macron avait aussi affirmé sa volonté d’appliquer une promesse de campagne : la pénalisation des entreprises utilisant des contrats courts, par un système de bonus-malus sur les cotisations patronales.
Les CDD se multiplient et sont de plus en plus courts, un tiers d’entre eux ne durant qu’une seule journée. Les mesures prises dans le passé, en limitant le nombre de contrats successifs ou leur durée cumulée, n’ont pas empêché les patrons de recourir à toutes sortes d’emplois précaires pour adapter leurs effectifs à leurs besoins. Quand bien même elles sont respectées, ces règles ne protègent pas les travailleurs, contraints au chômage avant de retrouver un emploi toujours aussi précaire.
Le gouvernement a commencé à parler de diminuer l’indemnisation des chômeurs les mieux payés, en particulier des cadres. Les contrôles, afin de supprimer l’indemnisation de ceux qui sont considérés comme ne recherchant pas assez activement un emploi, ont déjà été renforcés.
Les syndicats accusent le gouvernement et le patronat de ne pas jouer le jeu du paritarisme, c’est-à-dire la gestion de l’assurance chômage par des négociations entre patronat et syndicats. Ce n’est pas la première fois qu’un gouvernement impose sa politique de cette façon. Ainsi, c’est sous la présidence de Mitterrand, en 1982, que le gouvernement Mauroy, comprenant des ministres du PCF, décréta la diminution de l’indemnisation des chômeurs.
Mais pour les travailleurs, la question n’est pas de savoir si le prétendu dialogue social a été respecté. Le fait de gérer les caisses de l’Unedic en collaboration avec les patrons amène les dirigeants syndicaux à accepter, pour maîtriser les budgets, des indemnités restreintes, des contrôles accrus. Avec ou sans l’accord des directions syndicales ou de certaines d’entre elles, quelles que soient les mesures décidées par le gouvernement, elles viseront à restreindre les droits des chômeurs et à faire des économies à leurs dépens.