Derichebourg – Toulouse : des travailleurs en colère27/02/20192019Journal/medias/journalarticle/images/2019/02/P14_Derichebourd_TOULOUSE_C_LO.jpg.420x236_q85_box-0%2C36%2C385%2C252_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Derichebourg – Toulouse : des travailleurs en colère

L’entreprise Derichebourg est un sous-traitant important d’Airbus : plusieurs centaines de salariés interviennent chaque jour sur tous les sites Airbus. Ils sont tractoristes, mécaniciens, électriciennes, logisticiens, inspecteurs qualité, coordinateurs… sur les chaînes d’assemblage des avions, dans les services Supports, aux Essais en vol, au Centre de livraison… Et c’est sans compter les intérimaires, très nombreux.

Illustration - des travailleurs en colère

Les conditions de travail sont loin d’être au top. Là où trois salariés Airbus étaient utiles, aujourd’hui il y a 1 à 1,5 sous-traitant, d’où une pression importante. En plus, certains des véhicules qu’ils doivent utiliser sont complètement déglingués comme au Centre de livraison ou bien aux Essais en vol. L’hiver, il leur arrive de devoir travailler en hauteur en plein froid, parce que les halls sont réservés en priorité aux avions dont Airbus a la charge ; ou encore, il n’y a absolument pas de poste prévu pour une ouvrière enceinte. Résultat : « On est poussée à la démission ».

Concernant les salai­res, ils sont bas. Début février, plusieurs salariés, outrés que « après 4 années de bénéfices record, le patron ne propose que 1,2 % d’augmentation dans le cadre des NAO » et « en l’absence d’actions syndicales concrètes » ont décidé de créer un collectif « en colère ». Un tract a circulé. Ils revendiquent 50 euros pour tous, la prime Macron égale à 1 000 euros, un nouveau calcul pour les primes d’intéressement et de participation de façon qu’elles soient versées tous les ans, et le paiement des heures de grève.

Le 12 février, le collectif a appelé à se retrouver devant le siège social à Blagnac, soutenu par le syndicat UNSA. Malgré le fait qu’ils soient très dispersés dans l’usine, près de 150 travailleurs étaient au rendez-vous. Le patron a reçu deux représentants « en colère » mais il n’a pas donné suite à leurs revendications.

Ils ont donc appelé à un autre jour de grève, mardi 19 février, toujours soutenus par le syndicat UNSA. Là, le portail du siège était cadenassé et une trentaine de vigiles avec des chiens les attendaient ! Après discussion, ils ont décidé de se rendre à l’entrée principale d’Airbus, au rond-point La Crabe, afin de populariser leur mouvement.

Jeudi 21 février, le patron, qui ne veut plus recevoir des représentants « en colère », a fait de nouvelles propositions aux syndicats. Des miettes qui n’ont satisfait personne, mis à part quelques syndicalistes. Aussi vendredi 22 février, à l’appel du collectif « en colère » et du syndicat UNSA, ils se sont retrouvés de nouveau au rond-point La Crabe en distribuant des tracts aux salariés qui rentraient, salués par des « Bon courage », « Vous avez raison ». Des gilets jaunes étaient venus les soutenir ainsi que des militants CGT d’Airbus.

En tout cas, leur patron, qui s’est fendu d’un courrier où il vante sa politique salariale, vient de recevoir un premier camouflet.

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